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Industrie maritime : Faire de la Tunisie une passerelle entre l’Europe et l’Afrique

  • 11 décembre 17:45
  • 4 min de lecture
Industrie maritime : Faire de la Tunisie une passerelle entre l’Europe et l’Afrique

Le secteur maritime tunisien, malgré quelques satisfactions, attend toujours son envol et tarde à assurer un apport beaucoup plus soutenu dans l’économie nationale.

Pourtant, ce secteur dispose d’assez d’arguments pour concrétiser de telles ambitions : une position géographique stratégique au centre du bassin méditerranéen, un littoral favorable, une politique commerciale dominée par les transactions maritimes, et un historique solide.

La Presse — La Tunisie dispose de multiples avantages préférentiels qui l’autorisent, aujourd’hui, à prétendre, comme l’a affirmé, le 4 décembre dernier, la Cheffe du gouvernement, à une industrie maritime forte, performante, à fort contenu technologique, et capable de hisser notre économie à un palier supérieur. 

Cette industrie devrait permettre, dans un premier temps, le «développement du niveau de construction des navires, yachts et autres bateaux de pêche», l’amélioration du positionnement de pays sur les marchés régionaux et internationaux, et la multiplication des opportunités de création d’emplois et de richesses.

En second lieu, l’objectif national porterait sur la transformation de notre pays «en plateforme régionale de formation, d’activités navales et même de services logistiques».

On apprend, d’ailleurs, que tout un programme spécifique sera mis en place pour relever rapidement cet enjeu logistique. Cela est d’autant plus légitime que cette composante continue à pénaliser non seulement le secteur maritime, mais l’économie dans son ensemble.

Tous les rapports confirment, en effet, que l’absence de programmes cohérents et la complexité de certaines procédures réglementaires et administratives freinent sérieusement l’activité maritime et alourdissent les charges financières des opérateurs aussi bien locaux qu’étrangers. 

Les dernières estimations retiennent, à cet effet, que «le coût de la logistique est, généralement, deux fois supérieur aux normes internationales, en raison notamment du vieillissement de l’infrastructure,  de la mauvaise répartition des moyens, de la défaillance du matériel utilisé et du coût élevé des procédures».

Déficit logistique

L’indice de la performance logistique de 2024, retient de son côté que notre pays a perdu cinq places par rapport à 2023, pour occuper ainsi le 37e rang en Afrique (à prendre avec réserves, faute de données précises).

Quoi qu’il en soit, notre pays doit trouver les parades adéquates pour combler rapidement ce «déficit logistique», à travers la modernisation et l’élargissement de l’infrastructure disponible et, pourquoi pas, le lancement de nouveaux projets qui soient en mesure d’alléger la pression sur le port de Radés qui continue à assurer, à lui seul, environ 86% de l’activité nationale.

Un diagnostic donc peu valorisant et qui laisse entendre que l’instauration d’une véritable industrie navale ne serait pas de tout repos.

Et cela explique, certainement, la programmation de toute une stratégie nationale de mise en œuvre, misant surtout sur la modernisation de nos ports, l’aménagement d’une infrastructure navale adéquate, la dynamisation des investissements productifs, le renforcement du niveau de recherche et d’innovation et la création d’un environnement bien favorable à l’économie verte.

Le projet du port en eaux profondes d’Enfidha, relancé à plusieurs reprises, aurait pu apporter, comme on l’a déjà souligné, des réponses positives à l’activité portuaire nationale. Malheureusement, on n’en est pas encore là.

Pourtant, lors d’une séance de travail, tenue le 5 décembre dernier, le ministre du Transport a affirmé que la concrétisation de ce mégaprojet s’effectue selon une approche progressive et conforme à un calendrier d’échéances bien déterminé. 

Toutefois, en raison de l’importance des enjeux, la Tunisie a tout à gagner à accélérer la réalisation de ce projet phare car, avec 3.000 ha pour sa plateforme logistique, ce port est en mesure de transformer notre pays en une passerelle stratégique entre l’Afrique et l’Europe et de lui assurer un positionnement confortable face à la concurrence, notamment asiatique, de plus en plus présente sur le marché africain.

Auteur

Anis SOUADI