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STEG : Entre modernisation numérique et frustration des abonnés

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  • 11 décembre 19:30
  • 4 min de lecture
STEG : Entre modernisation numérique et frustration des abonnés

La Steg a lancé son programme de digitalisation avec la promesse d’un réseau électrique et gazier plus intelligent et plus performant.

Mais sur le terrain, de nombreux abonnés se heurtent à des difficultés pour accéder à leur compte en ligne, faire réparer leurs compteurs ou bénéficier d’un relevé à la date prévue.

Entre les promesses affichées et la réalité, le fossé reste encore bien visible.

La Presse — Le passage de l’ancienne plateforme de la Steg à un nouveau portail numérique dédié à ses abonnés n’a pas été sans mauvaises surprises.

Depuis plusieurs semaines, de nombreux clients peinent, voire échouent complètement, à accéder à leurs comptes en ligne. 

Au bout du compte, la majorité se retrouve dans l’impossibilité de consulter ou de payer leurs factures, d’effectuer l’auto-relève ou d’utiliser les services habituels.

Pour beaucoup, une seule solution était possible. Il fallait tout recommencer à zéro et se réinscrire sur le nouveau portail, une opération fastidieuse qui exige de retrouver la facture papier et de suivre des étapes qui, pour certains, tournent vite au parcours du combattant, notamment pour les Tunisiens résidant à l’étranger qui ont pris l’habitude de payer leurs factures via internet.

Cet incident met en lumière l’écart persistant entre l’ambition affichée et la réalité, révélant au passage certaines fragilités longtemps tues dans les processus de digitalisation au sein des entreprises publiques en général.

Il renvoie aussi à un autre problème bien connu des Tunisiens, celui du débit Internet souvent insuffisant, régulièrement pointé du doigt par les utilisateurs, quels que soient les opérateurs.

Beaucoup de communication et peu de résultats concrets. Tel est le consternant et amer constat des usagers, mais le débit internet n’est pas le principal sujet de notre article.

En effet, les difficultés ne s’arrêtent pas là. Plusieurs abonnés dénoncent également l’absence d’interventions sur des compteurs en panne, notamment les anciens modèles devenus, semble-t-il, impossibles à réparer.

Un client, qui préfère rester anonyme, affirme déposer une demande d’intervention chaque année depuis trois ans sans réponse à ce jour. Entre-temps, il se voit contraint de payer des factures estimatives en se rendant physiquement à l’agence.

«Jusqu’à quand ?», s’interroge-t-il, faute d’obtenir la moindre information.

Quant aux compteurs intelligents, annoncés depuis des années comme une avancée majeure, leur déploiement reste pour l’instant invisible sur le terrain.

Sur le site officiel de la Steg, en revanche, le tableau est beaucoup plus optimiste.

On y évoque les «réseaux du futur», le programme Smart Grid et la transformation digitale de l’entreprise, censés améliorer le comptage, la gestion de la demande et l’intégration des énergies renouvelables.

Selon cette feuille de route, la première phase du Smart Grid (2021–2024) repose sur la mise en place d’infrastructures de comptage évolué (Système AMI) pour l’électricité basse et moyenne tensions et le gaz basse pression.

Ce socle inclut des compteurs dits « communicants», un système d’information sécurisé et des outils de prévision et de pilotage en temps réel.

Les phases suivantes, prévues jusqu’en 2030, doivent renforcer la flexibilité du réseau, généraliser les compteurs intelligents et introduire des outils avancés de conduite.

En attendant ces avancées annoncées, de nombreux clients ne réclament rien d’extraordinaire.

Ils souhaitent simplement pouvoir accéder à leur compte en ligne, faire réparer un compteur défaillant et, si possible, que l’agent de la Steg chargé du relevé se présente à la date indiquée sur la facture. Rien de plus. Pour le reste, inutile d’en dire davantage.

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Auteur

Samir DRIDI

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