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39e édition des journées de l’Entreprise : La Tunisie reste «attachée à son ouverture régionale et internationale»

  • 13 décembre 17:15
  • 4 min de lecture
39e édition des journées de l’Entreprise : La Tunisie reste «attachée à son ouverture régionale et internationale»

Face aux bouleversements technologiques et aux défis socioéconomiques, le ministre de l’Economie a plaidé pour l’adoption de politiques innovantes, capables d’assurer l’équité, la compétitivité et la résilience des entreprises

La Presse —La Tunisie reste attachée à son ouverture régionale et internationale, un positionnement qu’elle a consacré grâce notamment à son adhésion à des instances régionales telles la Zlecaf (Zone de libre-échange continentale africaine) et le Comesa (marché commun d’Afrique orientale et australe). C’est ce qu’a affirmé le ministre tunisien de l’Economie et de la planification, Samir Abdelhafidh, à l’ouverture, vendredi à Sousse, de la 39e édition des Journées de l’entreprise.

Ce choix de rester connectée à son environnement régional tout en préservant ses partenariats traditionnels, permet aux entreprises tunisiennes de mieux se positionner sur les marchés internationaux tout en attirant davantage d’investissements étrangers, a précisé le ministre.

Revenant sur les grandes orientations de la stratégie économique nationale, le ministre a insisté sur la nécessité de comprendre les mutations globales, de stimuler l’investissement et de renforcer les capacités des institutions tunisiennes dans un contexte mondial marqué par des transformations accélérées.

Abdelhafidh a, en outre, souligné que la priorité du gouvernement est d’analyser les transformations profondes que connaît l’économie mondiale afin de définir des opportunités de croissance pour les institutions nationales.

«Nous sommes convaincus que les journées de l’entreprise, grâce au rayonnement qu’elles ont acquis au fil des années aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale seront l’occasion pour renforcer les liens entre les acteurs économiques locaux et leurs homologues des pays voisins, les représentants des institutions de financement 

nationales régionales et internationales et avec les responsables des institutions publiques économiques, option qui permettra de renforcer les capacités nationales à faire face aux défis de l’époque», a ajouté le ministre.

Face aux bouleversements technologiques et aux défis socio-économiques, le ministre a plaidé pour l’adoption de politiques innovantes, capables d’assurer l’équité, la compétitivité et la résilience des entreprises. «Le développement doit rester centré sur l’humain», a-t-il insisté, soulignant l’importance d’une croissance juste, intégrée et durable.

Cette orientation, a-t-il rappelé, s’inscrit dans l’approche du Président de la République visant à concilier égalité sociale, sécurité alimentaire, sécurité énergétique et équilibre financier de l’État.

Abdelhafidh a, en outre, souligné qu’en dépit des bouleversements mondiaux, l’économie nationale a fait preuve de résilience, évoquant une croissance de 2,4% au cours des neuf premiers mois de 2025, un niveau de réserves en devises équivalent à 105 jours d’importations en décembre 2025, une progression de 4,9% des exportations au cours des dernières semaines et une hausse de 28% des investissements étrangers sur les neuf premiers mois de l’année.

Ces chiffres témoignent, selon lui, de la capacité de l’économie nationale à se maintenir et à progresser malgré un environnement mondial incertain.

Dans ce même cadre, le ministre a rappelé que l’État reste déterminé à poursuivre les réformes destinées à améliorer le climat des affaires et à lever les obstacles devant les investisseurs locaux et étrangers.

Il a, par ailleurs, évoqué l’importance du partenariat public-privé, qualifié de «complémentaire et essentiel à l’intérêt national».

Intervenant lors du même panel d’ouverture, l’ancien Premier ministre français Dominique de Villepin a mis en exergue le rôle central qui incombe à la Tunisie en tant qu’espace «d’interconnexion entre l’Europe et l’Afrique».

Soulignant le positionnement historique de la Tunisie comme hub méditerranéen, de Villepin a indiqué que le pays pourrait devenir un lieu d’échanges commerciaux, culturels et financiers, renforcé par l’ouverture de son économie. 

«La Tunisie est déjà un hub régional qui consacre plus de deux fois plus de ressources à l’innovation que ses voisins du Maghreb», a-t-il souligné. Avec plus de 1.500 startups et 17 scale-ups prometteuses, le pays a l’opportunité de se positionner comme un acteur clé de l’écosystème technologique régional, à condition d’assurer le passage à l’échelle et l’internationalisation des capitaux.

Sur un autre plan, de Villepin a mis en garde contre trois impasses à éviter dans le nouvel ordre mondial : l’autarcie, la logique impériale et les batailles identitaires.

Dans sa conclusion, de Villepin a insisté sur le passage d’une relation de dépendance à une relation de partenariat mature, adaptée aux défis contemporains et au contexte méditerranéen.

Auteur

Nadia CHAHED