Festival Khelifa-Stambouli de Monastir : Perspectives féministes sur le théâtre tunisien
Dans le cadre du Festival du théâtre Khelifa-Stambouli de Monastir dans sa 29e édition, une rencontre de femmes artistes a été organisée le mercredi 10 décembre 2025, au complexe culturel de Monastir.
Cette rencontre a réuni des noms emblématiques de la scène culturelle en Tunisie, à l’instar de la comédienne Zahira Ben Ammar, l’icône du théâtre de la marionnette, Habiba Jandoubi, la fameuse chorégraphe et scénographe, Nawel Skandrani, et l’emblème du théâtre radiophonique de Monastir, Jamila Dherif, animée par la merveilleuse voix radiophonique de la radio de Monastir, Najoua Mehri.
Les artistes, une à une, ont présenté un condensé de leurs carrières artistiques et leurs rôles dans l’évolution du paysage théâtral tunisien dans ses différentes sections.
La comédienne Zahira Ben Ammar a exprimé sa grande reconnaissance à l’homme de théâtre, également plasticien, feu Habib Chebil, avec qui elle a entamé sa carrière; et a parlé de son expérience exceptionnelle avec le Nouveau théâtre, notamment son rôle dans l’illustre pièce «Arab».
Cependant, ce qui tient le plus à son cœur est la création de son espace culturel Sendiana, qu’elle a conçu avec toute la ferveur frémissante de son cœur.
Cet espace, malgré ses 8 ans, témoigne d’une richesse et variété d’activités culturelles et artistiques, de surcroît un nombre considérable de manifestations, rencontres, débats et hommages rendus à des noms qui ont contribué à l’évolution de l’art et la culture tunisiens, que ce soit de la gent artistique ou médiatique.
Quant à l’artiste marionnettiste, Habiba Jendoubi, elle nous a partagé ses moments de découvertes de cet art qui vient de prendre forme en Tunisie avec l’instauration de la troupe théâtrale de marionnettes de Tunis, dont elle était membre fondateur et qui fête cette année ses 50 ans.
Cette artiste a souligné ses contributions fructueuses et déterminantes dans l’évolution des arts de la marionnette qui sont, en Tunisie, orientés notamment vers le public enfants; ceci dit, il y a quelques expériences pour les adultes.
Le festival des JAMC, dont elle était fondatrice et directrice de sa première édition, mettait l’accent sur cet aspect afin de former un public d’adultes pour la réception de ce genre artistique.
Nawel Skandrani, à son tour, a relaté son histoire avec la chorégraphie et la scénographie par le truchement de ses différentes œuvres chorégraphiques et ses collaborations au théâtre avec, notamment, Fadhel Jaïbi.
Son compagnon de vie et d’art, Sergio Gazzo, a présenté une projection sur la nature de leur travail en intégrant le théâtre à la chorégraphie, avec la direction d’acteurs de Fadhel Jaibi.
Enfin, Jamila Dherif a parlé de son parcours dans le théâtre radiophonique à la radio de Monastir, de la valeur de ce théâtre et de la difficulté de la préparation de cette section théâtrale pour réussir à retenir l’attention de l’auditeur uniquement avec la voix.
La rencontre a été bien achevée avec la bienveillance et la délicatesse de la déléguée de la culture à Monastir, Mme Nadia Oueslati, qui a offert des toiles de peinture, un portrait à chacune des intervenantes, ce qui a ajouté une touche de couleurs et de gaieté à la rencontre chaleureuse et frémissante avec le public attentif et loyal de Monastir.
Faiza MESSAOUDI
