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Blanchiment d’argent : où se situe la Tunisie ?

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  • 14 décembre 18:50
  • 3 min de lecture
Blanchiment d’argent : où se situe la Tunisie ?

La Tunisie figure parmi les pays africains les moins exposés aux risques de blanchiment d’argent, selon le Basel Anti-Money Laundering Index 2025, publié le lundi 8 décembre par The Basel Institute on Governance, un institut rattaché à l’Université de Bâle (Suisse) et spécialisé dans la lutte contre la corruption et la criminalité financière.

La solidité du système financier tunisien confirmée

Avec un score global de 4,75 sur 10, la Tunisie se classe quatrième en Afrique parmi les pays les moins vulnérables au blanchiment d’argent, sur un total de 48 pays africains évalués. Ce positionnement la place parmi les États les plus sûrs du continent en matière de prévention des crimes financiers.

À l’échelle mondiale, la Tunisie occupe le 119ᵉ rang sur 177 pays et territoires inclus dans le classement, devançant plusieurs pays d’Afrique et du Moyen-Orient présentant des niveaux de risque plus élevés. Ce résultat témoigne de la résilience du système financier tunisien et de sa capacité à faire face aux défis liés au blanchiment d’argent et au financement du terrorisme.

Selon le rapport, ce classement s’explique notamment par l’existence en Tunisie d’un cadre juridique et réglementaire conforme aux normes internationales, ainsi que par un certain niveau de stabilité institutionnelle et de transparence dans le fonctionnement des institutions publiques et financières.

Le Basel Anti-Money Laundering Index 2025 mesure la vulnérabilité des pays au blanchiment d’argent et aux crimes financiers connexes, ainsi que leurs capacités à y faire face. Il repose sur 17 indicateurs, issus notamment des évaluations du Groupe d’action financière (GAFI), de Transparency International et de la Banque mondiale. Ces indicateurs sont regroupés en cinq grandes catégories : la qualité du cadre réglementaire de lutte contre le blanchiment d’argent (50 %), les risques de corruption et de fraudes (17,5 %), la transparence financière (17,5 %), la transparence de l’action publique et la responsabilité (5 %), les risques juridiques et politiques (10 %).

Les scores sont normalisés sur une échelle de 0 à 10 points, un score élevé indiquant un risque plus important. Les pays sont ensuite classés selon trois niveaux de risque : risque faible (moins de 4,70 points), risque moyen (entre 4,70 et 6,08 points), risque élevé (plus de 6,08 points).

Au niveau international, des pays comme la Finlande, l’Islande, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, la Suède et la Suisse figurent parmi les plus performants, avec des scores inférieurs à 4,70, les plaçant dans la catégorie des pays à faible risque.

Qu’en est-il des pays africains ?

À l’inverse, en Afrique, la République démocratique du Congo arrive en tête des pays les plus exposés au blanchiment d’argent, avec un score de 7,63 points, occupant le 3ᵉ rang mondial. Elle est suivie par le Tchad, la Guinée équatoriale, le Gabon, la Centrafrique, la Guinée-Bissau, la République du Congo, Djibouti et le Niger, tandis que l’Algérie clôt le Top 10 africain des pays les plus exposés.

Il convient de rappeler que la Banque centrale de Tunisie avait appelé, le 10 octobre dernier, les banques et les institutions financières à redoubler de vigilance, à la suite de la publication de la mise à jour de l’évaluation nationale des risques de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme pour la période 2022-2024. Elle avait également insisté sur la nécessité de renforcer les mécanismes de conformité, d’appliquer rigoureusement les normes de diligence raisonnable et d’actualiser les programmes de formation afin de consolider les compétences professionnelles dans ce domaine.

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Auteur

Meriem KHDIMALLAH