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Société

Gafsa : Les deux-roues, un danger mortel au cœur de la ville

  • 14 décembre 18:30
  • 4 min de lecture
Gafsa : Les deux-roues, un danger mortel au cœur de la ville

À Gafsa, la route n’est plus un simple espace de circulation, mais un théâtre de danger permanent. Chaque jour, des motocycles surgissent à vive allure, fendant la circulation, défiant les règles et la prudence, semant la peur dans les rues et les ruelles d’une ville asphyxiée par le trafic.

Derrière le vacarme des moteurs se cache une réalité inquiétante: une menace grandissante pour la sécurité des citoyens et un risque imminent qui endeuille des familles et trouble la quiétude urbaine.

La Presse — À Gafsa, la circulation n’est plus seulement un problème de mobilité : elle est devenue une source quotidienne d’angoisse et de drames humains.

Dans une ville confrontée à une explosion démographique rapide, le nombre de motocycles ne cesse de croître, envahissant routes, ruelles et carrefours déjà étroits.

Cette prolifération incontrôlée transforme l’espace urbain en un véritable piège, où chaque déplacement peut virer à la tragédie.

Des adolescents au guidon, le mépris du code de la route

La majorité de ces motocycles sont conduits par des adolescents, souvent sans expérience ni conscience du danger. Ils slaloment entre les files de voitures, dépassent par la droite, surgissent de nulle part, ignorant les règles élémentaires de la circulation routière.

Casques absents, vitesse excessive, manœuvres imprudentes: tout concourt à faire de ces deux-roues des bombes roulantes au cœur de la ville.

Rues étroites, risques démultipliés

Gafsa est une ville aux rues et ruelles exiguës, peu adaptées à un trafic dense et anarchique. Pourtant, les motocycles sillonnent ces axes à longueur de journée, frôlant piétons et véhicules, accentuant les risques d’accidents.

Dans ce décor urbain déjà fragile, chaque passage de moto devient une menace potentielle.

Des familles brisées, un deuil silencieux

À Gafsa, les familles endeuillées ne se comptent plus. Derrière chaque accident causé par un motocycliste, il y a un père, une mère, un enfant ou un proche fauchés brutalement.

Ce phénomène n’est plus un simple fait divers : il s’agit d’une folie meurtrière galopante, qui sème la peur et le tourment dans les foyers et alimente un sentiment d’insécurité permanent.

Plus grave encore, les alentours des lycées et établissements scolaires sont devenus de véritables terrains de démonstration.

Des jeunes motocyclistes y exécutent des cascades dangereuses, mettant en péril non seulement leur vie, mais aussi celle des élèves, enseignants et passants. L’école, censée être un espace de protection, se retrouve encerclée par un danger roulant.

Des efforts sécuritaires face à l’ampleur du fléau

Certes, des agents de sécurité sont déployés à longueur de journée, notamment aux heures de pointe, pour tenter d’endiguer ce phénomène. Mais des  mesures fortes, dissuasives et durables s’imposent pour éradiquer ce fléau qui gangrène la ville.

À Gafsa, le danger n’est plus latent, il est chiffré, documenté et désormais impossible à ignorer.

Selon les données de l’Observatoire national de la circulation routière, la ville caracole tristement en tête des statistiques nationales, affichant des indicateurs d’une gravité extrême.

Gafsa occupe la première place en nombre d’accidents causés par les motocyclistes. Des chiffres, lourds de conséquences humaines, confirment que la circulation des motocycles à Gafsa s’est muée en une véritable urgence sécuritaire.

Une question cruciale mérite d’être posée : ces motocycles sont-ils réellement enregistrés auprès des agences de transport terrestre ? Les chiffres sont édifiants.

En Tunisie, le nombre de motocycles avoisine les deux millions, alors que seulement 20.000 sont officiellement enregistrés.

Cette disproportion vertigineuse révèle l’ampleur de l’informel et explique en partie l’anarchie qui règne sur les routes.

Auteur

Hafedh Trabelsi