Après un mois d’épreuves orales, les élèves du cycle primaire viennent de terminer leurs devoirs de synthèse écrits, qui se sont étalés sur deux semaines.
Cette évaluation des acquis a couvert les mathématiques, les sciences, l’histoire-géographie, les matières littéraires (arabe, français, anglais) ainsi que l’éducation civique et islamique.
Contrairement à l’année scolaire précédente,au cours de laquelle le calendrier d’évaluation du primaire était strictement structuré autour de deux semaines — une semaine dédiée à l’oral (« semaine ouverte ») suivie d’une semaine d’épreuves écrites de synthèse (« semaine bloquée ») —, le ministère de l’Éducation a introduit une modification notable cette année. Plutôt que de concentrer l’évaluation orale sur une seule semaine précédant les devoirs de synthèse, les élèves ont été évalués à l’oral au fil de l’eau, s’étalant sur près d’un mois.
Par la suite, ils ont enchaîné directement les épreuves de synthèse écrites au cours des deux dernières semaines, sans que les cours ne soient formellement interrompus.
L’objectif affiché par le ministère était d’alléger la pression des examens sur les élèves du primaire. Cependant, cette réorganisation semble avoir produit l’effet inverse, suscitant l’inquiétude des parents d’élèves. Au lieu de concentrer la période d’évaluation sur deux semaines fixes, les écoliers du primaire ont subi le stress des épreuves orales pendant près d’un mois entier. Qui plus est, l’absence d’une planification prévisible et claire des épreuves à l’oral dans les différentes matières concernées aurait constitué une source d’anxiété supplémentaire pour les jeunes élèves.
“La période des évaluations a été très longue pour les élèves au cours du premier trimestre, note une mère de famille, parente d’une élève inscrite en cinquième année primaire dans un établissement scolaire du Bardo C’est la première fois qu’ils passent les épreuves de l’oral qui se sont étalées sur un mois entier au lieu d’être concentrées sur une semaine comme ce qui se faisait jusqu’ici. Cela a été particulièrement stressant pour les élèves du primaire qui ne savaient pas, tout au long du mois, en entrant en cours s’ils allaient passer ou pas une épreuve orale. Cette imprévisibilité les a davantage stressés d’autant plus qu’ils ont dû ensuite réviser les cours pour le passage des épreuves de synthèse écrites”.
Un avis également partagé par B.L cadre dans une entreprise publique et père d’une écolière inscrite en quatrième année de base dans un établissement scolaire de la cité d’El Médina El Jedida.
“Alors que les élèves viennent d’achever les examens écrits et oraux qui ont commencé dès le début du mois de novembre, voilà qu’ils vont à nouveau repasser une nouvelle évaluation orale juste après les vacances d’hiver. Au lieu de se reposer et de reprendre leur souffle, ils vont entrer dans une nouvelle phase de révision.
Cet enchaînement sans répit, cette année, des épreuves d’évaluation écrites et orales a été très éprouvant pour nos enfants ainsi que pour nous”, a relevé le quadragénaire, inquiet du déroulement futur des épreuves et de leur impact psychologique sur les écoliers au cours des deux prochains trimestres.
La volonté d’assouplir le calendrier a finalement conduit, selon les familles, à une période de tension plus longue et plus difficile à gérer pour les écoliers. Le ministère de l’Éducation devrait penser à rectifier le tir pour la prochaine saison scolaire d’autant plus que ce changement a suscité bien plus de mécontentement que de satisfaction tant chez les élèves que chez les parents.