POINT DE VUE : Les mêmes réflexes !
La Presse — Quelques jours nous séparent de la CAN.
Rendez-vous capital pour l’équipe nationale, et aussi pour un large public brassé de toutes les sensibilités et couches sociales.
C’est un large public parce que c’est l’équipe nationale, où des gens qui ne sont pas très fanatiques ou même fans de clubs qui se transforment en supporteurs inconditionnels.
C’est là l’originalité de la question : l’équipe nationale réunit presque tout le monde.
Il y a le public classique des clubs dont une bonne partie, surtout les jeunes des groupes ultras, qui ne sont plus intéressés par la sélection, et il y a un autre public, probablement moins connaisseur, mais bien motivé et porté par la cause.
Et cette variété donne souvent des comportements distincts voire antagoniques.
Le public classique des clubs cherche et encourage avant tout les joueurs de son club, actuels ou anciens, tournés en professionnels à l’étranger.
Et cela fait un bon moment que les débats fanatiques reviennent en surface.
Des joueurs sont adulés par leurs fans et fustigés par le public adverse.
Chaque groupe de supporteurs soutient d’abord les joueurs convoqués de son club.
Ils sont choyés, protégés aveuglément contre les autres joueurs des clubs adverses.
Et bien sûr, la rivalité CA-EST saute aux yeux dans ce constat.
Et ceci ne date pas d’aujourd’hui, ça fait des décennies que ça dure.
Avant, quand l’équipe nationale jouait à El Menzah, le public de l’EST et celui du CA s’asseyaient dans les mêmes endroits que lors d’un match de club.
Des joueurs de l’EST étaient hués par le public clubiste, ceux du CA par celui espérantiste.
Aujourd’hui, cela n’a pas trop changé, les clubs sont toujours présents dans ce large public de la sélection.
Même si, de moins en moins dominant, ce public de clubs, en plus connaisseur, reste l’acteur clef.
D’ailleurs, quand on regarde dans les gradins, les maillots des clubs sont plus nombreux parfois que ceux de l’équipe nationale.
Le discours est aussi un discours de clubs dans les réseaux sociaux et les émissions sportives de plus en plus « ridicules ».
Ce n’est pas le propre de la Tunisie, c’est mondial mais à des doses distinctes.
Ce sont les mêmes polémiques, les mêmes débats insensés, les mêmes comportements à l’approche de chaque tournoi majeur.
Tel est le destin de l’équipe nationale et de son public.