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Editorial

Assurances hydriques

  • 16 décembre 17:00
  • 3 min de lecture
Assurances hydriques

Le stress hydrique, quels qu’en soient les indicateurs ou les quelques améliorations ressenties, restera toujours au cœur de l’actualité  et une préoccupation majeure pour notre pays. Le niveau de nos barrages a connu, certes, une nette progression durant les 9 premiers mois de 2025, avec une moyenne de remplissage de 29 à 30%, mais la menace reste réelle, et la situation fragile, surtout face à la faiblesse de nos réserves, à la forte disparité régionale et aux défis climatiques croissants, marqués, essentiellement, par des sécheresses prolongées et des perturbations pluviométriques de plus en plus fréquentes.

D’ailleurs, selon un rapport publié en 2024 par l’Institut tunisien de la compétitivité et des études quantitatives, la Tunisie figure parmi les cinq pays les plus exposés au stress hydrique mondial. Notre pays est également classé parmi les plus pauvres en eau avec une moyenne en dessous du seuil de la pénurie.

C’est d’ailleurs en raison d’un tel constat que le Président de la République, qui place, cette question au stade des priorités nationales stratégiques, monte, à chaque fois, au créneau pour réaffirmer l’urgence de parfaire et consolider les réseaux disponibles, moderniser l’infrastructure, réformer le secteur, responsabiliser les différents intervenants et garantir, par conséquent, une gouvernance saine et durable. 

Sans parler de la nécessité d’assurer une meilleure gestion de nos ressources, à travers la bonne maîtrise de la demande, en particulier au niveau des secteurs hautement consommateurs d’eau comme l’agriculture qui, face à la timidité des ressources conventionnelles, continue à accaparer environ 80% de notre potentiel hydrique, ou encore la transition vers de nouveaux modèles agricoles, notamment à fort contenu technologique.

Des recommandations légitimes, car n’oublions pas que  notre secteur hydrique a toujours souffert de la négligence, de l’absence de maintenance, du manque d’engagement et même de la «corruption et des politiques complotistes», comme l’a réaffirmé, à maintes reprises, le Chef de l’Etat.

Et il faut reconnaître que notre pays dispose d’assez d’arguments solides pour contourner les impacts directs de la volatilité climatique, notamment un potentiel naturel hautement important.

On pense, entre autres, aux bassins collinaires qui, une fois bien valorisés et bien exploités, pourraient constituer une alternative fiable et viable pour la collecte des ressources hydriques. On pense aussi à nos barrages qui, en cas de bonne gestion, sont en mesure de garantir un approvisionnement stable et sécurisant.

Des pistes sérieuses qui, une fois associées à des politiques publiques performantes et orientées vers la bonne direction, ne manqueront pas de nous procurer plus d’assurance.

Des politiques qui devraient porter, en priorité, sur l’amélioration du niveau de réutilisation des eaux usées et traitées, ou encore la consolidation des projets de désalinisation.

Des orientations fiables qui ont besoin, toutefois, d’investissements colossaux et d’un cadre réglementaire bien adapté.

Auteur

Anis SOUADI

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