Les adversaires et les observateurs placent la sélection comme outsider, et c’est tant mieux.
Ça nous aidera à avancer en silence.
La Presse — Au terme de leurs engagements avec leurs clubs respectifs, les joueurs appelés pour cette Coupe d’Afrique ont débarqué au lieu du stage qui leur a été organisé à Tabarka.
De toutes les manières et pour que les choses soient claires, en Équipe nationale, les joueurs se réunissent, non pas pour «s’entraîner», mais pour se préparer.
En effet, la mise au point est pour ainsi dire individuelle et répond à des critères spécifiques. Il y a des joueurs qui arrivent au lendemain de leur jour de compétition.
D’autres ont été sur le banc. D’autres, encore, relèvent de blessures.
Le programme de ce fait diffère et le préparateur physique, tout aussi bien que les kinésithérapeutes ont plus de travail que le ….sélectionneur qui a d’autres préoccupations.
Mais tous se retrouvent autour des séances d’observation réservées à l’étude des adversaires que nous aurons à rencontrer.
C’est là la véritable «préparation» à laquelle on se consacre lorsqu’on est en présence de joueurs professionnels connaissant leur travail pour mettre en place la feuille de route et tracer la voie pour atteindre la seconde phase.
Actuellement, tout est braqué sur la participation ou l’absence de Selliti.
Nous pensons pour notre part qu’en dépit de l’expérience de ce cadre, il n’y a pas le feu en la demeure.
Les alternatives sont là et il y a plus urgent à faire.
Maîtrise du savoir-faire
Les observateurs, au niveau de presque tous les pays participants, ont déjà commencé à esquisser les profils des outsiders et des favoris.
Nous n’avons pas été surpris, mais alors pas du tout, par l’absence de l’équipe de Tunisie parmi ces favoris.
Chercher la raison de cette «ignorance» est tout à fait secondaire.
Surtout qu’elle profite et est à l’avantage de notre onze.
Qu’il n’y ait que pour ceux qui ont écrit l’histoire lors du dernier Mondial ou que l’on encense ceux qui détiennent le titre, cela est accessoire.
Nous avons vécu les prouesses de notre équipe qui avait marqué l’histoire en 1978 et nous sommes restés scotchés à ce souvenir, durant des décennies.
Cela ne nous a rien rapporté. Bien au contraire, ces relents d’héroïsme débordant nous ont beaucoup plus incommodés au point de favoriser nos adversaires.
Aujourd’hui, ces favoris, bardés de joueurs qui valent des milliards, sont aux premières loges.
C’est tout à fait normal, pourrions-nous dire, mais le sport, le football notamment, obéit à des règles qui ne tiennent pas de la science exacte.
L’homme, avec sa volonté, son courage et sa combativité, constituera toujours un point d’interrogation pour les meilleurs pronostiqueurs.
Et arriver sur les bouts des pieds dans ce genre de tournois nous semble beaucoup plus avantageux.
Le onze tunisien, lors des éliminatoires du mondial, avait donné une idée de ses capacités.
Il est capable du meilleur comme du pire. Il s’est qualifié, avec à la clef un petit record d’invincibilité défensive qui en dit long sur ses moyens.
Sa concentration a été totale et son application a laissé entendre qu’il a appris à obéir et à appliquer les consignes, avec une lecture du jeu à même de lui permettre de tenir en respect n’importe quel adversaire.
Nous l’avons constaté lors de la rencontre livrée au Brésil et Ancelotti y a fait allusion, en expliquant la raison pour laquelle il avait choisi de jouer contre l’équipe de Tunisie.
Cette discipline et cette solidarité seront les principales armes déployées pour faire son chemin.
Il appartient à cette équipe de Tunisie de ne s’occuper que de cette bulle qu’elle a réussi à monter autour d’elle, pour maîtriser son savoir-faire, répartir ses efforts et déjouer les pronostics qui l’ont… ignorée.