Le Parlement européen a approuvé, mercredi, deux textes majeurs visant à renforcer la politique migratoire de l’Union européenne. Ces mesures ouvrent la voie au transfert de demandeurs d’asile vers des pays tiers considérés comme « sûrs », dans l’objectif d’accélérer le traitement des demandes et de faciliter les procédures de retour.
La liste des pays concernés comprend notamment la Tunisie, le Maroc, l’Égypte, l’Inde, le Kosovo, le Bangladesh et la Colombie. L’adoption de ces textes a suscité de vifs débats au sein du Parlement européen, opposant les élus favorables à un durcissement jugé nécessaire pour alléger la pression migratoire, à ceux qui alertent sur les risques d’atteinte aux droits fondamentaux des demandeurs d’asile.
L’entrée en vigueur définitive de ces textes reste toutefois conditionnée à l’issue des négociations en cours avec les États membres. Parallèlement, plusieurs organisations de défense des droits humains ont exprimé leurs inquiétudes quant aux conditions de prise en charge des migrants, en particulier en cas de création de centres d’accueil en dehors des frontières de l’Union européenne.
De son côté, la Commission européenne assure que toute mise en œuvre de ces dispositifs devra se faire dans le strict respect des droits fondamentaux. Dans le même temps, 19 États membres ont appelé la Commission à mobiliser des financements européens pour soutenir la création de centres d’accueil et de retour hors de l’Union.
Cette initiative intervient alors que le nombre de migrants en situation irrégulière a reculé d’environ 20 % par rapport à l’année précédente, un chiffre qui n’a pas suffi à atténuer les pressions politiques en faveur d’un renforcement des politiques migratoires au sein du bloc européen.