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Patrimoine : Qu’est-ce qui freine la restauration des monuments de Kairouan ?

  • 18 décembre 18:45
  • 3 min de lecture
Patrimoine : Qu’est-ce qui freine la restauration des monuments de Kairouan ?

La ville de Kairouan est truffée d’anciens petits oratoires de quartier dont la plupart portent les noms des premiers fondateurs : Mesjed Atallah, Mesjed Trad, Mesjed Abi Mayssara, Mesjed El Habbouli.

La Presse — A ces lieux de culte s’ajoutent un nombre important de zaouias, de mausolées où sont enterrés d’illustres personnages de la ville ainsi que des mosquées de quartier dont celle des Trois-Portes, l’un des rares monuments à avoir conservé son aspect architectural et notamment sa façade entièrement décorée au Xe siècle.

Par ailleurs, si on prend l’exemple de la mosquée d’El Maâlak, ce qui fait son originalité et sa spécificité, c’est sa salle de prières qui se trouve au premier étage.

Son minaret à base carrée est construit en terre cuite et comporte quelques décorations à motifs géométriques et une inscription. La salle de prières comporte des colonnes simples, deux nerfs avec des chapiteaux et des colonnes romaines.

Le mihrab, quant à lui, est flanqué de deux colonnes et deux chapiteaux en marbre.

Malheureusement, beaucoup de petites et belles mosquées, dans un état de vétusté avancé, risquent de s’écrouler à tout moment, sans oublier le fait que la vieille ville est en train de perdre de ses composantes architecturales, à l’exemple des portes cloutées, des encadrements sculptés et des fenêtres de type zlabia dérobées par des malfrats.

En outre, beucoup de vieilles maisons sont infestées de détritus et risquent de tomber sur les passants, et les vieilles boutiques servant actuellement de dépôts, sont tombées dans l’oubli et l’indifférence bien qu’elles présentent un vrai danger à cause des infiltrations d’eau au niveau des plafonds, des terrasses et des murs présentant de larges fissures.

Des problèmes d’héritage

Selon M. Saïd Allani, de l’Association Beït El-Hikma, la restauration de plusieurs monuments est aujourd’hui freinée par des problèmes liés à l’héritage: «En effet, les difficultés induites par l’héritage souvent fragmenté entre plusieurs ayants droit bloquent les opérations de restauration, y compris le paiement des taxes municipales et les travaux de nettoyage et d’entretien des bâtiments.

En outre, plus de 115 zaouias appartenant à l’Etat n’ont fait l’objet d’aucune intervention, sauf dans de très rares cas…

Il serait donc souhaitable de préserver la médina de Kairouan, tout en respectant ses spécificités architecturales, surtout en ce qui concerne les zaouias et écoles présentant une valeur symbolique du patrimoine kairouanais…», devait préciser encore M. Allani.

Auteur

Fatma ZAGHOUANI