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Economie

Humeur : De Tataouine à Kébili, promesses au bout du sable…

  • 20 décembre 18:30
  • 2 min de lecture
Humeur : De Tataouine à Kébili, promesses au bout du sable…

La Presse — Longtemps perçu comme une contrainte, le désert tunisien peut devenir un levier stratégique.

À l’heure des transitions énergétiques, agricoles et territoriales, le sud n’est plus une marge à gérer, mais un choix à assumer.

Au bout du sable, des promesses réalistes pourront se dessiner et, par ricochet, se concrétiser.

Il y a, dans le sud tunisien, plus qu’un paysage.

Il y a du potentiel et des promesses. Longtemps associé à la contrainte : rareté de l’eau, éloignement, fragilité sociale, le désert peut aujourd’hui être relu autrement.

Non plus comme une périphérie à gérer, mais comme un espace stratégique à valoriser.

Les grandes transformations économiques naissent souvent de ce changement de regard.

L’expérience internationale le montre.

Les pays qui réussissent ne sont pas ceux qui disposent naturellement de toutes les ressources, mais ceux qui savent transformer leurs limites en leviers.

À cet égard, l’aventure chinoise de lutte contre la désertification offre une source d’inspiration pragmatique.

Elle rappelle une évidence trop souvent oubliée : le désert n’est pas une fatalité, c’est un projet.

La Chine a démontré qu’avec de la planification, de la continuité et de la technologie adaptée, des territoires arides peuvent devenir productifs, écologiquement stables et économiquement créateurs de valeur.

Cette approche, fondée sur le temps long et l’articulation entre environnement et économie, résonne particulièrement avec les défis tunisiens.

La Tunisie dispose, elle aussi, des ingrédients essentiels : un ensoleillement exceptionnel, un savoir-faire agricole ancien, un patrimoine naturel et culturel unique et, surtout, une jeunesse prête à s’investir si les perspectives sont claires.

Faire du sud un pôle de développement durable n’est pas un pari risqué.

C’est une opportunité maîtrisable, à condition de la structurer.

Ce même sud tunisien peut devenir un acteur majeur de l’électricité verte.

Les technologies sont matures, la demande européenne est réelle, les interconnexions en cours de consolidation.

En investissant dans de grandes capacités solaires, la Tunisie peut assurer son autonomie énergétique tout en se positionnant sur l’export.

C’est un levier de croissance, mais aussi de souveraineté.

Auteur

Mohamed Hedi ABDELLAOUI