gradient blue
gradient blue
A la une Société

Enquête : la majorité des mères refusent la vaccination anti-HPV de leurs filles

Avatar photo
  • 21 décembre 14:32
  • 3 min de lecture
Enquête : la majorité des mères  refusent la vaccination anti-HPV de leurs filles

Menée auprès de 1 200 femmes dans le Grand Tunis, une enquête sur les attitudes des mères en relation avec l’éducation sexuelle de leurs enfants vient de révéler que la majorité des mères refusent la vaccination de leurs filles contre le papillomavirus humain (HPV). 

En effet, menée auprès de femmes ayant des enfants âgés entre 10 et 19 ans, l’enquête a démontré qu’entre 76,6 % et 81 % des mères déclarent être contre la vaccination anti-HPV de leurs filles. 

Réalisée par le Groupe Tawhida Ben Cheikh et présentée vendredi dernier à Tunis, l’enquête indique que ce taux de refus reflète les tabous entourant la sexualité de la fille ainsi que les campagnes de désinformation par et des messages anti-vaccin diffusés à travers les réseaux sociaux. 

D’après la même source, le pourcentage de mères favorables reste minoritaire, autour de 19-23 %. 

L’introduction du vaccin anti-HPV dans le calendrier national de vaccination en avril 2025 constitue, pourtant, une étape importante dans la lutte contre le cancer du col de l’utérus, selon le directeur général du Centre National de Pharmacovigilance, Riadh Daghfous.

Dans une interview accordée à l’agence TAP en avril dernier, à l’occasion de l’introduction de ce nouveau vaccin en Tunisie, Daghfous avait assuré que ce vaccin est sûr et efficace, et il a été intégré au calendrier national dans le but de protéger indirectement les filles du risque de développer un cancer du col de l’utérus.

Selon les statistiques, le HPV est responsable de 95 % des cas de cancer du col de l’utérus, d’après le spécialiste. 

« En Tunisie, ce type de cancer est le troisième cancer le plus fréquent chez les femmes, avec plus de 400 nouveaux cas par an, et plus de 200 décès enregistrés chaque année à cause de cette maladie », a-t-il ajouté.

La vaccination cible les filles scolarisées en sixième année de l’enseignement primaire, généralement âgées de 12 ans. Elle est administrée dans toutes les écoles primaires publiques et privées. Les filles du même âge non scolarisées reçoivent le vaccin dans les centres de soins de santé de base.

Daghfous avait signalé que tout vaccin inclus dans le programme national est considéré comme obligatoire. Toutefois, une fiche est remise aux élèves pour obtenir le consentement signé de leurs parents. 

Le spécialiste avait insisté que le vaccin ne représente aucun danger particulier signalant qu’il est administré depuis 2006, et plus de 200 millions de filles dans le monde l’ont déjà reçu. 

« Toutes les autorités sanitaires s’accordent à dire qu’il est sûr et efficace. Les effets secondaires sont similaires à ceux des autres vaccins : douleurs au point d’injection, rougeur, fièvre ou maux de tête. Dans certains cas rares, un léger vertige peut survenir, c’est pourquoi on recommande de rester au repos un quart d’heure après l’administration », a-t-il précisé.

A noter qu’en avril dernier, le conseil de discipline de l’ordre des médecins avait décidé de prendre des mesures disciplinaires contre une femme médecin inscrite au conseil de l’ordre, après avoir posté des vidéos sur les réseaux sociaux, mettant en doute la sûreté et l’efficacité du vaccin contre le Papillomavirus/HPV.

Avatar photo
Auteur

La Presse