Rétrospective : Une année s’en va ; le temps du choix est là…
La Presse — À l’heure des bilans, l’économie tunisienne offre une image contrastée. L’année 2025 s’achève sans rupture majeure, dans un contexte international instable et régionalement contraint. La Tunisie a résisté. Ce n’est pas un détail. C’est un point d’appui. La croissance reste modérée, autour de 2 %, et le chômage recule lentement.
Ce ne sont pas des performances spectaculaires, mais elles traduisent une capacité à maintenir les équilibres. Dans la conjoncture actuelle, cet équilibre a une valeur. Il permet d’éviter les chocs et de préserver les fondamentaux.
L’impératif de signaux clairs
Pour autant, cette stabilité ne doit pas être confondue avec une dynamique de transformation. L’investissement marque le pas, notamment dans l’industrie et les services. Ce ralentissement ne traduit pas un désengagement, mais une attente. Les acteurs économiques observent. Ils cherchent des signaux clairs. Ils les attendent encore.
La confiance, en économie, se construit moins par les annonces que par la cohérence et la continuité. Les entreprises ont besoin de visibilité réglementaire, de délais administratifs prévisibles et d’une lecture lisible des priorités publiques. Des ajustements sont en cours. Ils devront gagner en rapidité et en clarté.
Un potentiel sous-exploité
Certains secteurs restent porteurs. Le numérique continue d’attirer des talents et de créer de la valeur, même si son potentiel est encore sous-exploité. L’énergie renouvelable avance, lentement mais sûrement, dans un contexte énergétique complexe. Ces chantiers demandent du temps, de la coordination et de la constance.
La Tunisie dispose, surtout, d’un atout durable : son capital humain. La montée en compétence, la formation ciblée et la reconversion professionnelle commencent à produire des résultats. Ce levier, s’il est consolidé, peut soutenir une croissance plus qualitative et plus inclusive. L’enjeu des prochains mois n’est donc pas de changer de cap, mais de le préciser.
Accélérer, là où les bases sont solides. Simplifier, là où les lenteurs persistent. Consolider la confiance plutôt que multiplier les ruptures. 2025 n’a pas été une année décisive. Elle a été une année d’expérimentation. Ce n’est pas un renoncement. C’est une phase. À condition qu’elle soit suivie d’actions lisibles et continues, elle peut préparer une trajectoire plus affirmée. Dans une région soumise à de fortes turbulences, la stabilité tunisienne reste un acquis. Elle n’est pas une fin en soi. Elle est une base.
C’est sur elle que peut se construire, sans précipitation mais sans retard, une croissance plus solide et plus durable. Une croissance bénéfique pour l’Afrique du Nord dans son acception la plus large.