La Tunisie devient le principal fournisseur d’huile d’olive de la Jordanie, dans un contexte de renforcement des échanges commerciaux bilatéraux et de reconfiguration des marchés internationaux des produits oléicoles.
Selon le quotidien jordanien Addustour, l’Institution militaire de consommation du royaume hachémite a engagé l’importation d’environ 5 800 tonnes d’huile d’olive, dont près de 80 % proviendront de Tunisie, afin de répondre à la demande intérieure croissante.
Ces importations, prévues de décembre 2025 et dans les mois à venir, témoignent de la confiance accordée à l’huile d’olive tunisienne, réputée pour sa qualité supérieure, sa traçabilité et sa réputation à l’international, mais aussi pour la facilité logistique liée à sa provenance méditerranéenne, notamment par rapport aux huiles espagnole ou grecque.
Cette dynamique commerciale s’inscrit aussi dans un contexte où la Tunisie renforce sa position de leader mondial de l’oléiculture. D’après les données récentes, le pays se classe parmi les premiers exportateurs mondiaux d’huile d’olive, avec une part significative des volumes globaux exportés, derrière seulement l’Espagne et devant l’Italie sur la campagne 2024‑2025.
Pourtant, malgré une hausse notable des volumes exportés, qui ont atteint près de 268 600 tonnes jusqu’à fin septembre 2025, les recettes d’exportation ont reculé de plus de 28 %, en raison d’une chute des prix mondiaux de l’huile d’olive.
Parallèlement, la Tunisie anticipe une campagne de production exceptionnelle pour 2025‑2026, avec des estimations de récolte oscillant entre 400 000 et 500 000 tonnes, un niveau qui pourrait soutenir encore davantage les exportations et renforcer l’offre nationale sur les marchés internationaux.
Il est important de souligner que la relation commerciale entre Tunis et Amman s’inscrit aussi dans un cadre bilatéral plus large, marqué par une récente rencontre en décembre 2025 entre le ministre tunisien de l’Agriculture et l’ambassadeur de Jordanie. Les deux parties ont affirmé leur volonté de développer la coopération dans le secteur agricole, en particulier autour de l’huile d’olive, des dattes et des engrais, renforçant ainsi la sécurité alimentaire et les intérêts économiques mutuels.
Cette évolution montre que l’huile d’olive tunisienne n’est pas seulement un produit d’exportation traditionnel, mais un acteur stratégique dans la diplomatie économique régionale, capable de répondre à des besoins essentiels sur les marchés extérieurs tout en consolidant des partenariats durables.
