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Vacances d’hiver : Au bonheur des enfants !

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  • 29 décembre 18:15
  • 5 min de lecture
Vacances d’hiver : Au bonheur des enfants !

La première semaine des vacances hivernales vient de s’écouler. Il s’agit d’un temps de répit amplement mérité, succédant à une période de révision et aux épreuves écrites et orales.

Comme à l’accoutumée, les familles tunisiennes accordent aux vacances le temps libre et le budget qu’il faut pour un divertissement garanti. Néanmoins, pour certains, cela nécessite plus de tactique.

La Presse — Il est midi en ce vendredi 26 décembre 2025. Profitant du beau temps, certaines familles ont décidé de passer d’agréables moments au parc du Belvédère à Tunis. Sondes et Hayet Dhifi, deux sœurs, se sont déplacées de Djebal Jloud jusqu’à Tunis afin de permettre aux deux garçons de Sondes de s’amuser et de jouer en plein air.

«Les sorties de ce genre sont généralement improvisées quoique nécessitant tout de même un budget non moindre. Ce sont toujours des occasions à inventer et à saisir pour changer d’air et permettre à mes neveux de se réjouir», indique Hayet.

Privilégiant les parcs, les espaces verts, des zones de divertissement comme celle du Lac de Tunis ou encore la plage, Sondes et Hayet tentent, à chaque fois, de diversifier leur destination.

«Aujourd’hui, nous envisageons, en outre, de déjeuner dans un restaurant au centre-ville de Tunis avant de rentrer. Ce programme, bien qu’anodin, nous coûterait pas moins de 70dt ; le transport à lui seul nécessite une vingtaine de dinars», souligne-t-elle.

Il n’en est pas question, pour ces deux sœurs, de permettre des dépenses supplémentaires.

«En passant devant les jouets bon marché, je tiens à chaque fois à fermer les yeux de mon petit neveu, de peur qu’il en demande», fait remarquer Hayet, en riant. Une sortie en famille vaut mieux, à son sens, que les événements payants qui abondent durant les vacances et  dont le principal objectif n’est autre que lucratif.

Cela dit, les centres d’intérêt des enfants restent les mêmes pour toutes les générations. Pour Soulaymene Dhifi, sept printemps, les vacances riment avec visites au zoo, au manège mais aussi des sorties avec son père, à moto.

Quand on veut, on peut !

Tout comme la famille Dhifi, les Ben Mansour ont choisi eux aussi le parc du Belvédère pour y passer la matinée. «Les vacances sont planifiées comme suit: la première semaine est consacrée aux divertissements et la deuxième à la révision. Néanmoins, les loisirs dépendent souvent des moyens disponibles», indique Sabrine Ben Mansour, mère de famille au chômage, provenant d’El Ouardia.

Accompagnée de son mari, de sa fille et de ses deux neveux, elle a dû prendre trois métros afin d’arriver au parc. Et bien que ses moyens soient restreints, Sabrine ne baisse quand-même pas les bras et se débrouille pour que les enfants tirent profit des vacances. «J’ai tout préparé moi-même. Durant la sortie, nous n’allons quasiment rien acheter. Les boissons, les repas et les collations sont faits maison», note-t-elle.

Le droit au divertissement n’est pas évident !

Pour cette famille comme pour d’autres, le divertissement et les loisirs impliquent des déplacements. «A El Ouardia, continue-t-elle, nous ne disposons d’aucun espace et d’aucune institution à même de garantir aux enfants le droit aux loisirs. Il n’y a, en effet, ni maison de jeunes, ni clubs, ni maison de la culture, rien ! Seul un terrain d’entraînement payant est disponible contre trente ou trente-cinq dinars par mois».

N’ayant pas pris l’habitude, sans doute, d’accorder de l’importance aux divertissements, Youssef Riabi, le neveu aîné de Sabrine âgé de onze ans, a passé la première semaine des vacances à réviser, afin d’être bien armé pour le concours de la 6e année de l’enseignement de base.

Pour lui, les loisirs se limitent à deux entraînements de foot par semaine. Quant à son frère cadet, Yamen Riabi, huit ans, développer son hobby n’est pas toujours accessible. «Yamen adore la peinture. Sauf que nous ne disposons pas d’un club ou d’un espace où il pourrait s’adonner à sa vocation», fait remarquer Sabrine, frustrée.

Tout planifier à l’avance !

Profitant de la nature, Khaoula Azouni, comptable et mère de deux enfants — un garçon de sept ans et une fille de cinq ans —, a choisi d’emmener ses enfants ainsi qu’une parente et sa progéniture au Belvédère. «Ce n’est pas toujours évident pour les parents actifs de profiter pleinement des vacances. Pour ce qui est de mon cas, par exemple, j’ai inscrit ma fille dans un club de vacances.

Mon fils, quant à lui, fréquente la garde scolaire. Aujourd’hui, je me suis débrouillée pour que la journée soit différente, plus amusante, plus libre», indique-t-elle. Comme bon nombre de parents avisés, elle ne ménage aucun effort pour permettre à ses enfants de joindre l’utile à l’agréable.

Pour ce, elle s’informe sur les différentes activités planifiées à cet effet, notamment à la Cité de la culture, à la cité des sciences de Tunis, aux cinémas; tout comme elle les cajole en leur achetant de nouveaux jouets. «Finalement, les vacances aussi sont coûteuses. Une sortie pour enfants peut nécessiter une cinquantaine de dinars comme c’est le cas aujourd’hui, tout comme elle peut coûter 250dt…

Cela dit, il existe des parcs pour enfants, à la fois intéressants et dont les tarifs sont abordables. Mais dans tous les cas de figure, notamment pour les salariés, les vacances doivent être programmées à l’avance, situation budgétaire oblige», conclut-elle. 

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Auteur

Dorra BEN SALEM