La Tunisie a officiellement lancé la saison d’exportation des oranges maltaises vers le marché français, avec l’envoi d’un premier lot de 200 tonnes à destination du port de Marseille. Cette information a été annoncée hier mardi par Imed Bey, président de l’Union Régionale de l’Agriculture et de la Pêche à Nabeul, précisant que le rythme des exportations augmentera progressivement en fonction de la demande.
Selon Imed Bey, le démarrage anticipé d’une semaine par rapport aux années précédentes a pour objectif de prolonger la période d’exportation et de pénétrer plus tôt le marché français. Une seule semaine de campagne permettrait d’exporter entre 2 000 et 3 000 tonnes d’oranges maltaises.
La décision s’inscrit dans le cadre des mesures d’encouragement aux exportateurs mises en place par le Centre de promotion des exportations, avec l’objectif d’atteindre 15 000 tonnes cette saison, contre environ 5 000 tonnes la saison précédente.
Les agrumes tunisiens à l’international
Les exportations d’agrumes toutes variétés confondues ont déjà atteint environ 13 000 tonnes, notamment grâce à 8 000 tonnes exportées vers la Libye. Imed Bey a souligné la nécessité de renforcer la présence sur ce marché et d’explorer de nouveaux débouchés internationaux.
La production nationale d’oranges maltaises se situe entre 90 000 et 130 000 tonnes, malgré le manque d’eau d’irrigation. Pour soutenir les exportateurs, il est nécessaire d’adopter des solutions promotionnelles et des incitations, notamment en réduisant le coût du transport maritime.
Le président de l’Union régionale a expliqué que la concurrence sur le marché français et le coût élevé de la logistique, notamment maritime, ont freiné les exportations ces dernières années. L’arrivée massive des oranges égyptiennes, dont la production atteint 380 000 tonnes, a également intensifié la concurrence, les exportateurs égyptiens bénéficiant de soutiens logistiques et d’incitations leur permettant de mieux commercialiser leurs produits.
Il est à noter que le début de la récolte des oranges maltaises a été observé depuis quelques jours et le rythme de cueillette augmentera dans les prochaines semaines. Selon Imed Bey, le manque d’eau d’irrigation a impacté les calibres des fruits : 20 % gros fruits, 40 % moyens et 40 % petits, mais la qualité et le goût sucré restent excellents.
Il a également salué les mesures exceptionnelles décidées par le président de la République pour faciliter la promotion des produits agricoles et soutenir les agriculteurs, qualifiant ces décisions de révolutionnaires pour la réussite de la saison des agrumes.