gradient blue
gradient blue
A la une Economie

Les raisons derrière la baisse du taux directeur de la Banque centrale de Tunisie

  • 31 décembre 16:09
  • 3 min de lecture
Les raisons derrière la baisse du taux directeur de la Banque centrale de Tunisie

La décision de la Banque centrale de Tunisie de réduire son taux directeur de 50 points de base s’inscrit dans une évolution attendue de la politique monétaire, au regard des indicateurs macroéconomiques enregistrés en 2025. C’est l’analyse de l’économiste Moez Soussi, qui y voit un signal clair d’assouplissement, le deuxième de l’année après celui opéré en mars dernier.

Réuni mardi, le Conseil d’administration de la Banque centrale a décidé d’abaisser le taux directeur à 7 pour cent à partir du 7 janvier 2026. Le Conseil a également annoncé la réduction du taux minimum de rémunération de l’épargne à 6 pour cent.
Selon Moez Soussi, cette décision traduit une orientation vers une politique monétaire plus flexible, en phase avec l’évolution de la conjoncture économique nationale et les principaux indicateurs macroéconomiques observés au cours de l’année écoulée.

Parmi les facteurs déterminants ayant motivé cette baisse figure en premier lieu le niveau de la croissance économique. L’économiste rappelle qu’une réduction des taux d’intérêt en l’absence d’une croissance suffisante peut alimenter l’inflation. Or, la Tunisie devrait clôturer l’année 2025 avec un taux de croissance compris entre 2,5 et 2,6 pour cent, un niveau jugé suffisamment encourageant pour permettre cet assouplissement monétaire.

Le deuxième indicateur concerne l’évolution de l’inflation, qui a enregistré une tendance baissière au cours des derniers mois. Le troisième élément clé est le niveau des réserves en devises, estimé à environ 108 jours d’importation, soit près de 25,5 milliards de dinars, offrant ainsi une marge de manœuvre plus confortable à la Banque centrale.

Moez Soussi souligne par ailleurs que la Banque centrale a procédé à une baisse cumulée de 100 points de base du taux directeur sur l’ensemble de l’année 2025, un ajustement qu’il qualifie de significatif et révélateur d’un changement de cap. À ses yeux, il n’est désormais plus pertinent de qualifier la politique monétaire de strictement conservatrice.

Il rappelle enfin que la Banque centrale ne définit pas les politiques économiques globales, mais qu’elle les accompagne et s’y adapte, en s’appuyant sur des indicateurs économiques et financiers aussi bien nationaux qu’internationaux. Si son action peut paraître prudente, elle s’explique, selon lui, par un environnement interne et externe incertain, notamment en raison de la volatilité potentielle des prix des hydrocarbures, actuellement stables mais susceptibles d’évoluer à tout moment.

Auteur

La Presse