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Tunisie–UE : un potentiel d’exportation de 20 milliards de dinars encore

  • 31 décembre 18:36
  • 3 min de lecture
Tunisie–UE : un potentiel d’exportation de 20 milliards de dinars encore

Le ministre du Commerce et du Développement des exportations, Samir Obeid, a estimé mercredi que la Tunisie dispose d’un potentiel d’exportation non exploité vers l’Union européenne de l’ordre de 20 milliards de dinars par an.
Lors d’une séance plénière tenue au Palais du Bardo, le ministre a rappelé que l’UE constitue le principal investisseur étranger en Tunisie, avec environ 3 400 entreprises européennes implantées dans des secteurs stratégiques tels que l’industrie mécanique et électrique, le textile ou l’agroalimentaire, et qui fournissent près de 460 000 emplois.
« Malgré ces indicateurs positifs, le potentiel de développement reste important, car les exportations tunisiennes ne représentent que 0,5 % des importations totales de l’Union européenne », a souligné Obeid, mettant en évidence des opportunités commerciales largement inexploitées.
Le ministre a également abordé les règles d’origine euro-méditerranéennes harmonisées, qu’il a qualifiées d’« outil essentiel pour faciliter l’accès des produits tunisiens aux marchés étrangers ». Ces règles permettent aux entreprises de bénéficier d’exonérations douanières au sein de l’UE et dans les autres pays de l’espace euro-méditerranéen.
Le mécanisme d’accumulation d’origine, selon Obeid, permet d’utiliser des matières premières et composants provenant de différents pays partenaires tout en les considérant comme un seul pays d’origine. Cette mesure renforce l’intégration des chaînes de valeur régionales, réduit les coûts de production et augmente la compétitivité des industries tunisiennes, notamment dans les secteurs électrique, électronique, textile, agroalimentaire et automobile.
Le nouveau système euro-méditerranéen, plus flexible, simplifie les conditions de transformation pour de nombreux produits agricoles et alimentaires, tout en maintenant des règles strictes pour les produits sensibles, tels que les dattes et l’huile d’olive. Des exigences de protection strictes garantissent que seuls les produits réellement tunisiens obtiennent le statut d’origine. Parallèlement, la valeur ajoutée locale requise a été réduite pour les industries mécanique et électrique, permettant l’utilisation de composants technologiques importés sans perdre ce statut.
Les industries chimiques et plastiques bénéficient également de règles de transformation simplifiées, tandis que les métiers artisanaux et les industries traditionnelles disposent d’une plus grande flexibilité pour s’approvisionner en matières premières importées. Une part d’exportation exceptionnelle a été instaurée dans le secteur textile et habillement sur la base d’une transformation unique, pour cinq ans, à hauteur de 2 500 millions de dinars.
Obeid a enfin souligné l’importance historique et culturelle des relations économiques et commerciales entre la Tunisie et ses partenaires européens. Avec plus de 500 millions de consommateurs, le marché européen absorbe environ 80 % des exportations tunisiennes, notamment agricoles, alimentaires et industrielles. L’UE représente plus de 70 % des exportations et près de 40 % des importations du pays. Ces dernières années, la croissance des exportations a atteint 9 % par an, contre 7 % pour les importations, permettant parfois un taux de couverture de la balance commerciale supérieur à 120 %, grâce à des excédents avec plusieurs pays européens, dont la France, l’Allemagne et l’Italie.

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La Presse