En matière de reboisement, l’administration générale des forêts a déjà planté plus de 7.000 arbres dans le cadre de la préservation et de l’intensification des campagnes de plantation. Les enjeux principaux du reboisement sont de lutter contre la sécheresse et le stress hydrique (climat semi-aride) qui limitent la survie quand les techniques de restauration sont inadaptées, de faire face aux incendies et à la pression anthropique qui causent des pertes ponctuelles importantes qui doivent être gérées par une plus grande prévention et des plans d’aménagement. Enfin, le suivi et la maintenance sont primordiaux car planter n’est qu’une étape; le suivi à 3–5 ans est souvent un facteur décisif de succès.
La Presse — Le ministre de l’Environnement, Habib Abid, a annoncé que la Tunisie lancera en 2026 le plus grand projet national de reboisement, baptisé «Ceinture verte». Ce projet consiste en une bande de protection destinée à préserver le pays de la désertification. Il vise également à protéger le pays contre l’avancée des sables et à valoriser le patrimoine environnemental tunisien.
Le ministre a ajouté que la Ceinture verte tunisienne est inscrite dans le Plan de développement 2026-2030, qui vise à renforcer le domaine environnemental et la mise en place de mesures pour relever les défis climatiques en Tunisie. La ceinture verte s’étendra du gouvernorat de Gabès à celui de Gafsa, en passant par les gouvernorats de Sfax, Kairouan et Sidi Bouzid.
Elle offrira une opportunité environnementale d’améliorer la production alimentaire et d’accroître les espaces verts grâce au reboisement. L’objectif est de créer un espace écologique bénéfique pour tous les citoyens tunisiens.
Travaux de reboisement
M. Abid a ajouté que les deux tiers du territoire tunisien sont constitués d’espaces verts se répartissant comme suit : un tiers de forêts et de pâturages, un tiers de terres agricoles et un tiers de désert. Il a estimé que même le désert tunisien recèle une ressource environnementale unique.
Concernant le reboisement, le ministre a déclaré : «La direction générale des forêts déploie des efforts considérables en la matière, ayant déjà planté plus de 7.000 arbres dans le cadre de ses campagnes de préservation et de reboisement intensifiées». La Tunisie mène depuis plusieurs décennies des actions de reboisement et de restauration des sols visant à freiner la désertification, lutter contre l’érosion et restaurer les services écosystémiques (bois, pâturage, protection des bassins).
Les efforts combinent programmes nationaux (ministères et directions générales des forêts), financements internationaux, projets pilotes d’agroforesterie et initiatives locales.
Des opérations réussies de reboisement ont fait leurs preuves. Ainsi, à l’initiative d’une société pétrolière, une vaste campagne de reboisement a été menée en mars 2024 dans la forêt de Sambar à Jbel Sidi Abderrahmen à Menzel Temime.
Opérations et initiatives notables
Pour rappel, un projet triennal à caractère agricole et environnemental a prévu de reboiser la forêt de Sambar, sur les hauteurs du mont Sidi Abderrahmane et d’autres régions forestières du pays sur une superficie totale de 10.000 ha, jusqu’en 2026. La Tunisie a largement pâti des incendies de forêt ces dernières années, suite à l’aggravation du dérèglement climatique.
La déforestation s’est accrue et il a fallu repenser la régénération et l’entretien des forêts tunisiennes. La première opération, inédite du genre, a commencé dans la forêt de Sambar à Jbel Sidi Abderrahmen, délégation de Menzel Témime, dans le gouvernorat de Nabeul. Le programme national de reboisement 2024–2025 a prévu une campagne planifiée visant à planter plusieurs milliers d’hectares (objectif : environ 9.000 ha pour la saison 2024-2025, dont 6 700 ha dans certains volets nationaux avec des millions de plants).
Le gouvernement tunisien et le Groupe de la Banque africaine de développement ont lancé, le 23 avril 2025 à Tunis, un projet structurant qui vise à renforcer la résilience climatique et à revitaliser les écosystèmes ruraux fragilisés. Projet financé par la Banque africaine de développement pour restaurer les forêts dégradées et revitaliser les économies rurales (action récente et importante pour l’expansion des travaux de restauration) à hauteur de 24 millions de dollars américains.
Les projets pilotes de restauration sylvopastorale et agroforesterie (ONG/organismes de recherche) visant à concilier production pastorale et plantation d’arbres pour la résilience en zones semi-arides sont également menés. Il faut signaler la participation des autorités locales à des initiatives régionales et globales comme la «Ceinture verte» pour accroître la connectivité et la résilience au climat.
Parmi les facteurs de réussite observés, le choix d’essences locales et adaptées au climat (pin, chêne, essences méditerranéennes) pour une meilleure survie à long terme; la protection post-plantation (paillage, protection des pâturages, arrosage d’appoint) qui améliore le taux de reprise; la participation des communautés locales et projets d’économie verte avec des rendus plus durables quand le reboisement s’accompagne d’avantages locaux (emploi, pâturage maîtrisé, services écosystémiques).
Les enjeux principaux du reboisement sont de lutter contre la sécheresse et le stress hydrique (climat semi-aride) qui limitent la survie quand les techniques de restauration sont inadaptées, de faire face aux incendies et à la pression anthropique qui causent des pertes ponctuelles importantes qui doivent être gérées par la prévention et les plans d’aménagement. Enfin, le suivi et la maintenance sont primordiaux car planter n’est qu’une étape; le suivi à 3–5 ans est souvent un facteur décisif de succès.