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Société

Dattes, huiles, agrumes et autres délices : Innover, découvrir et créer

  • 18 novembre 18:00
  • 5 min de lecture
Dattes, huiles, agrumes et autres délices : Innover, découvrir et créer

Il ne faudrait pas le nier, on fournit des efforts, au niveau des entreprises et surtout des jeunes, mais c’est trop lent, trop timide, souvent sans lendemain.

La Presse — Pour s’en convaincre, il faudrait visiter les stands des foires organisées ou improvisées et se rendre compte de ce que font ces jeunes. 

De jeunes filles et garçons qui imaginent la recette d’un gâteau, d’une friandise, d’un parfum, d’une boisson, etc.

Les tentes levées, les bagages pliés on oublie tout.

Ces occasions sont pourtant tout indiquées pour faire des découvertes.

Ceux qui négligent cet aspect sont en manque d’information. Les plus grandes découvertes sont le fruit d’un…..accident, d’un hasard, d’une erreur. C’est ainsi que la boisson que l’on assure la plus bue dans le monde (avant le boycott instauré par un certain nombre de pays) le coca-cola, «   a été découvert en mai 1886 à Atlanta par le pharmacien américain John Pemberton, qui a créé une boisson médicinale à base de feuilles de coca et de noix de cola. Initialement un remède contre la fatigue. Le mélange est devenu un soda après avoir été mélangé avec de l’eau gazeuse, suite à une interdiction de l’alcool dans la région »

Le Pepsi a été découvert en 1898 par Caleb Bradham, un pharmacien de New Bern, en Caroline du Nord, qui a rebaptisé sa boisson « Brad’s Drink » en « Pepsi-Cola ». Le nom provient du terme « eupepsia » (bonne digestion) en raison de l’effet supposé de la boisson et du mot « cola » qui fait référence au principal ingrédient. La boisson était vendue comme une boisson rafraîchissante et digestive, disponible à la fontaine dans la pharmacie de Bradham. 

Notre « assida » nationale préparée à base de farine mélangée aux grains de pin d’Alep (en raison d’une famine qui régnait dans le pays !) et qui a depuis évolué au point de devenir un… produit hors de prix. Et les exemples sont nombreux.

C’est dire que l’on ne doit rien négliger et exploiter ces opportunités qui se présentent.

Parmi nos richesses naturelles, l’huile d’olive, les agrumes, les dattes et autres délices nés de l’imagination de nos spécialistes qui ont donné à ces produits naturels une plus-value.

Il y a quelque temps, en visite du côté de Tozeur, à l’occasion d’une exposition locale, on nous a fait goûter une boisson à base de dattes. Deux jeunes filles faisaient le service. On nous avait assuré qu’il n’y avait aucun adjuvant et que tout provient de la datte. Sans sucre ajouté ni colorants.

Qui s’en est soucié ? Personne à première vue, puisque cette boisson tombée dans l’oubli, n’est plus qu’un vague souvenir pour ceux qui l’ont goûtée rafraichissante et bourrée de vitamines.

Et voilà que l’on annonce dans un des pays du Golfe, l’apparition d’une boisson à base de dattes, à laquelle on a assuré un lancement médiatique incroyable. On en a fait la découverte du siècle.

C’est la raison pour laquelle nous avions assuré plus haut, que nous ne savions pas mettre en valeur nos produits. Les dattes ? On se contente d’en enlever le noyau (avec lequel on peut faire du bon café d’ailleurs), et de la bourrer de fruits secs. Cela ne va pas plus loin. Allez voir ce que font les Turcs avec leur baklawa et leur Rahat Loukoum et à quel prix ils les vendent dans des boîtes microscopiques.

Encourager les découvertes

L’huile d’olive ? Aucune recherche pour les emballages. Dans bien des pays, la bouteille d’huile trône sur la table. Un petit objet d’art.

On oublie que nous possédons l’un des meilleurs verres  du monde et que l’on doit seulement se pencher sur le problème, investir, innover,  pour faire aussi bien que les Italiens ou les Espagnols.

Encourager l’initiative

C’est la conséquence d’une centralisation de la décision. C’est la direction générale toute puissante qui fait tout. Une bureaucratie étouffante et envahissante.

Lancer des concours annuels, réguliers dotés de prix conséquents pour l’invention de boissons naturelles à base de produits nationaux, concevoir un mélange, un gâteau ou autre trouvaille pour briser cet isolement vis-à-vis des marchés internationaux, ne serait pas de trop.

Il faut des hommes et des femmes courageux, convaincus et surtout à forte personnalité pour affronter les exigences d’un marché où règne une bien rude concurrence.

Ces hommes et ces femmes, nous en sommes convaincus, existent.

Auteur

Kamel GHATTAS