Leadership féminin : Catalyseur d’une économie méditerranéenne plus compétitive
La question du leadership féminin s’impose aujourd’hui comme un levier essentiel de développement et de compétitivité. Certes, la contribution des femmes apparaît plus que jamais stratégique. C’est dans cette dynamique que le Conseil international des femmes entrepreneures (Cife), en partenariat avec la Fondation Konrad Adenauer (KAS), a organisé, du 18 au 20 novembre 2025 à Tunis, son Congrès international intitulé «Leadership féminin et intégration économique : synergies stratégiques entre la Tunisie et la Méditerranée».
La Presse —Cet événement d’envergure réunit des décideurs de haut niveau, des leaders du secteur privé, des universitaires ainsi que des représentants d’organisations régionales et internationales.
L’événement vise à définir une feuille de route commune pour renforcer la présence des femmes dans les postes de décision et consolider leur contribution à l’intégration économique au sein de l’espace méditerranéen.
À travers une série de panels, les participantes et expertes ont exploré des enjeux clés, tels que les défis de gouvernance, les perspectives de transformation économique et le rôle stratégique des femmes dans la création de synergies régionales durables.
Lors de l’ouverture du congrès, Mme Fatma Thabet Chiboub, ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, a mis en valeur le rôle déterminant des femmes dans la construction de l’avenir économique de la région. Elle a insisté sur la nécessité de reconnaître leurs parcours, leurs combats et leur contribution essentielle au progrès social et au renforcement économique. Soulignant que préparer l’avenir revient à ouvrir la voie aux générations futures, elle a rappelé que ce congrès inscrit le leadership féminin au cœur des stratégies économiques, industrielles et culturelles.
Mme Chiboub a affirmé que la réussite du développement industriel et énergétique de la Tunisie repose sur l’intelligence et la créativité des femmes, un atout historique renforcé par des choix nationaux visionnaires. Elle a rappelé la forte représentation féminine au sein du gouvernement, symbole de l’identité moderne du pays, ainsi que les performances remarquables des Tunisiennes dans l’enseignement supérieur, l’ingénierie, l’entrepreneuriat et l’innovation.
Elle a également mis en avant l’importance du rôle des femmes dans l’industrie, la transition énergétique et les secteurs technologiques émergents, où de nombreuses dirigeantes contribuent à la transformation économique du pays. Ces avancées, a-t-elle souligné, sont le résultat d’un effort structuré de l’Etat pour encourager un leadership féminin productif et innovant.
Enfin, Mme Chiboub a mentionné l’engagement de la Tunisie envers le partenariat euro-méditerranéen et a cité le projet Elmed comme un exemple emblématique de collaboration, porté notamment par des ingénieures et expertes tunisiennes. Elle a conclu en appelant les femmes à se considérer non pas comme de simples participantes, mais comme de véritables architectes de l’avenir économique.
De son côté, Nejia Gharbi, directrice générale de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC Tunisie), a indiqué qu’elle participait en tant que panéliste à ce forum dédié au leadership féminin, et plus particulièrement à la place des femmes dans la région méditerranéenne, notamment dans l’entrepreneuriat, les postes de décision et les conseils d’administration. Elle a souligné l’importance de partager les expériences et de s’appuyer sur des success stories pour continuer à avancer, rappelant que les femmes tunisiennes ont toujours occupé une position forte dans l’histoire du pays.
Elle a également rappelé qu’en Europe, une législation impose au moins 40% de présence féminine dans les conseils d’administration pour les postes non exécutifs, un seuil qui est d’ailleurs dépassé, atteignant 45%. Selon elle, une directive similaire pourrait être adoptée en Tunisie, avec un quota minimal d’un tiers, afin d’enrichir la composition des conseils d’administration et de renforcer leur sensibilité aux enjeux humains, au développement durable et à l’égalité femmes-hommes.