Santé : jusqu’à 250 médecins quittent le public chaque année
Entre 200 et 250 médecins quittent le service public chaque année en Tunisie en raison de la retraite ou de la migration, a déclaré le ministre de la Santé, Mustapha Ferjani, soulignant la nécessité d’accélérer les réformes pour préserver les ressources humaines du secteur.
Le ministre a indiqué que son département œuvre à intégrer davantage les technologies avancées et l’intelligence artificielle dans le système de santé afin de garantir une égalité d’accès aux soins, notamment dans les régions de l’intérieur.
Il a précisé que le développement de la télé-radiologie, l’accès au scanner 24h/24, ainsi que la généralisation des services de télémédecine permettront aux citoyens d’accéder à des spécialités rares (telles que la pédopsychiatrie, la dermatologie, la rhumatologie ou la diabétologie) sans se déplacer sur de longues distances.
Ferjani a rappelé que ces projets s’inscrivent dans la vision du Président de la République visant à moderniser le système sanitaire grâce au numérique et à l’intelligence artificielle, afin d’améliorer le diagnostic et la qualité de la prise en charge.
Il a ajouté que plusieurs établissements hospitaliers tunisiens utilisent déjà la chirurgie robotique, tandis que l’intelligence artificielle est progressivement intégrée dans les outils de diagnostic médical, renforçant la confiance des patients.
Sur le plan des ressources humaines, le ministre a révélé que si le service public accueille chaque année entre 900 et 1 000 médecins, il en perd jusqu’à 250 par an en raison de départs à la retraite ou de migrations, ce qui nécessite de nouvelles politiques d’incitation, une amélioration des conditions de travail, un plateau technique modernisé, ainsi qu’un programme de formation continue pour les ingénieurs et médecins.
Ferjani a aussi souligné que la stratégie actuelle ne repose plus uniquement sur l’importation de technologies, mais sur la formation de compétences nationales capables de maîtriser l’intelligence artificielle et la robotique médicale, afin que le médecin domine la technologie, et non l’inverse.
La digitalisation du secteur, a-t-il conclu, permettra une meilleure suivi des patients, plus d’équité d’accès aux soins et une amélioration globale de la qualité de vie, l’intelligence artificielle étant désormais un outil stratégique au service de la santé publique.