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Economie

Femmes entrepreneures : Un plafond de verre qui se fissure

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  • 21 novembre 18:00
  • 4 min de lecture
Femmes entrepreneures : Un plafond de verre qui se fissure

En Tunisie, où les femmes dominent les bancs de l’université et s’imposent de plus en plus dans l’innovation, le leadership féminin connaît une nouvelle dynamique. Un mouvement qui résonne dans toute la Méditerranée, comme l’ont souligné plusieurs femmes leaders réunies récemment à Tunis.

La Presse — Des deux côtés de la Méditerranée, au Nord comme au Sud, les femmes entrepreneures, leaders ou occupant des postes décisionnels, sont en train de percer, de s’imposer et, ce faisant, de briser le fameux plafond de verre. Elles sont en train de renforcer leur présence dans les sphères économique, sociale et politique.

Ce constat a fait l’unanimité parmi six intervenantes représentant la Tunisie, l’Algérie, le Maroc, la Libye, la Turquie et la France, issues de secteurs variés (aviation, management, commerce, business et industrie), réunies récemment à Tunis pour débattre de la condition de la femme active dans leurs pays.

Des cadres législatifs favorables

Ce débat, organisé dans le cadre du congrès international sur le leadership féminin dans la région méditerranéenne, tenu par le Conseil international des femmes entrepreneurs (Cife) en partenariat avec la Konrad Adenauer Stiftung (KAS), a permis de croiser les regards sur des réalités qui, malgré leurs différences apparentes, présentent de nombreuses similarités.

À en croire les intervenantes, les femmes maghrébines sont en train de faire bouger les lignes. En Tunisie, en Algérie et au Maroc, elles bénéficient de cadres législatifs favorisant la parité et l’égalité des genres, notamment dans le domaine économique, et disposent pleinement de la liberté de choisir leur avenir professionnel. Elles sont de plus en plus nombreuses à s’orienter vers des cursus scientifiques longtemps considérés comme des filières réservées aux hommes. En témoignent les taux élevés de femmes ingénieures et médecins dans ces pays. 

En Tunisie, par exemple, les femmes représentent 67,8 % des diplômés de l’enseignement supérieur et 51 % des diplômés des filières scientifiques. Des proportions parmi les plus élevées de toute la région, y compris comparées aux pays de la rive nord. Dans le domaine de l’innovation, 35 % des start-up sont co-fondées par des femmes et 34 % des start-up labellisées sont exclusivement créées par des fondatrices. Un secteur où l’énergie féminine se libère et incarne une nouvelle génération de femmes leaders, estime Nejia Gharbi, DG de la CDC.

Les barrières d’ordre social…

Cependant, après ces brillants parcours universitaires, les femmes se heurtent parfois à des barrières souvent d’ordre social, qui les empêchent de décrocher un premier emploi ou d’accéder à des postes de décision. Selon les intervenantes, ces obstacles ne proviennent pas souvent de contraintes extérieures : ils reflètent des fois une forme de réticence lorsqu’il s’agit de briguer des responsabilités, comme l’a expliqué Meriem Chehih, présidente de l’«Algerian Women Foundation».

«Absolument, on observe ici comme chez nous cette espèce de réserve des femmes à oser prendre une autorité et à s’affirmer comme leaders. C’est une forme de plafond de verre auto-limitant, certaines manquent de confiance en elles pour aller chercher une responsabilité, alors qu’elles en sont pleinement capables.

Il y a donc une nécessité de développer suffisamment confiance en soi pour oser assumer des responsabilités», a abondé, dans le même sens, Élisabeth Ducotte, PDG du groupe français Thuasne. En somme, les différents témoignages ont mis en lumière la progression constante de la femme méditerranéenne dans tous les secteurs, malgré les défis. Forte de ses acquis, elle semble aujourd’hui plus déterminée que jamais à briser le plafond de verre.

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Auteur

Marwa Saidi