Nabeul: menace sur les ressources halieutiques à cause du non respect du repos biologique
Les ressources halieutiques dans le gouvernorat de Nabeul a enregistré une baisse de près de 60% par rapport aux années précédentes, un taux qui augmente de saison en saison, selon les déclarations de Fawzi Jerbi, secrétaire général de l’Union régionale de la pêche maritime à Nabeul, dans un entretien accordé à la TAP.
La même source a attribué ce déclin à plusieurs facteurs, notamment la pêche anarchique et le manque de surveillance. Il a appelé à la mise en œuvre effective du repos biologique et à l’octroi des subventions financières correspondantes aux propriétaires des bateaux de pêche au thon blanc (Bousif), au nombre d’environ 80 marins. Il a souligné que 1 à 2% des revenus des marins sont prélevés pour le fonds de repos biologique, mais que celui-ci n’est pas activé, selon ses termes.
Il a précisé que l’accord signé avec l’Union Européenne depuis 2009, qui impose un repos biologique pour la pêche au thon blanc (Bousif) pendant trois mois (du 1er janvier au 31 mars) de chaque année, et qui vise à éviter la capture de petits poissons, exige une compensation financière. Celle-ci est nécessaire étant donné que les marins perdent leur source de revenus durant cette période.
Jerbi a insisté sur l’importance d’intensifier la surveillance pour préserver la richesse marine et la protéger d’un déclin annuel. Selon lui, l’exploitation non réglementée et non contrôlée de la mer représente un épuisement des ressources halieutiques et menace l’avenir des prochaines générations. Il a souligné la nécessité d’organiser ce secteur, qui emploie environ 70 000 marins, mais qui, d’après son estimation, manque d’un suivi réel et d’une surveillance sérieuse pour garantir sa pérennité.
Jerbi a également évoqué la dégradation des infrastructures portuaires dans la région, notamment le port de pêche de Kelibia. Les travaux de réaménagement de ce port sont à l’arrêt depuis 2020, suite au retrait des entrepreneurs qui avaient commencé l’exécution du projet en 2019, avec un achèvement prévu en 14 mois et des crédits estimés à 25 millions de dinars