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Culture

Mes Humeurs : Nos respects Madame!

  • 22 novembre 18:45
  • 3 min de lecture
Mes Humeurs : Nos respects Madame!

La Presse Elle continue à faire le tour des radios et des télés pour promouvoir son ouvrage qui porte un beau titre évocateur : «Quand le monde dort». A chacune de ses apparitions, elle suscite (selon la ligne éditoriale du média) de la sympathie ou de l’aversion en jetant un pavé dans la mare.

Francesca Albanese, juriste italienne, rapporteuse spéciale des Nations Unies pour les territoires palestiniens occupés, se trouve ces jours-ci au cœur de l’actualité. invitée partout, elle est souvent attaquée pour ses prises de position, principalement par des organisations juives, elle est aussi admirée pour les mêmes positions par des analystes, de hautes personnalités et des journaux dont le quotidien espagnol El Pais.

Elle s’exprime en français, en anglais et évidemment en italien. Son discours est clair et direct. Femme de pouvoir, certes, mais surtout femme de principes. On dit qu’elle connaît chaque dossier par cœur, qu’elle peut réciter les articles fondateurs comme d’autres déclament de la poésie, et ce n’est pas loin de la vérité : pour elle, la loi n’est pas une mécanique froide, mais une promesse faite à chacun. 

C’est sans doute pour ces qualités et bien d’autres que le président Trump a ordonné de prendre des sanctions (décision inédite) à son encontre. Elle est accusée par Washington de mener rien de moins qu’une «campagne de guerre politique et économique contre les Etats-Unis et Israël». 

Mercredi dernier, invitée à tenir une conférence intitulée «D’une économie d’occupation à une économie de génocide » à l’Université Libre de Bruxelles (ULB), elle fut traitée de tous les qualificatifs. Joël Rubinfeld, président de la Ligue belge contre l’antisémitisme (LBCA), la qualifie sans preuves ni décence de «tout ce qui se fait de plus antisémite au sein des Nations unies». Dire donc que sa voix dérange dans le brouhaha de la sphère politique est un euphémisme. 

Auditeur régulier de la chaîne France Culture, j’étais choqué de l’entretien que la matinale du 18 novembre lui a réservée. D’emblée, le journaliste (Guillaume Erner) essaie de la piéger en  l’enfermant dans la case «propalestinienne». Elle écoute la longue présentation avant de répondre, sereine et déterminée, d’une voix lente et claire, elle rectifie: «Laissez-moi éclaircir, je ne suis pas du tout la voix propalestinienne, je dois le préciser, sinon j’admettrai que je ne suis pas capable de servir le mandat qui m’est confié.

Je suis pro-droits humains».  On comprend que son engagement pour les droits humains n’est pas un slogan mais un chemin de vie. On la voit souvent marcher aux côtés des réfugiés palestiniens, dialoguer avec les plus vulnérables et questionner les certitudes. Et, lorsque sa voix s’élève, elle le fait sans agressivité, mais avec une fermeté qui impose le respect. 

Auteur

Hamma Hannachi