La Banque postale au point mort : le Parlement interpelle le ministère
Lors de la séance plénière consacrée à l’examen du budget 2026 du ministère des Technologies de la communication, les députés ont tiré la sonnette d’alarme sur le blocage du projet de la Banque postale, considéré comme un dossier stratégique pour la modernisation des services publics, la lutte contre le blanchiment d’argent et la réduction de l’économie parallèle.
Plusieurs parlementaires ont également insisté sur la nécessité d’accélérer la généralisation des services numériques, d’améliorer la couverture Internet et mobile et de combler les lacunes en ressources humaines, notamment dans le secteur postal.
Le député Tarek Rebai a vivement interpellé le ministre, rappelant que la création de la Banque postale est une revendication ancienne, toujours en attente, soulignant le rôle vital de la Poste tunisienne dans la sécurisation des transactions et dans la lutte contre les circuits financiers illégaux. Il a également appelé à l’accélération de la délivrance des cartes de retrait postal, particulièrement pour les retraités.
Plusieurs députés ont, par ailleurs, pointé le manque de couverture Internet haut débit, notamment via la fibre optique, absente de nombreuses régions. Anouar Marzouki, Salah Ferchichi, Abderrazak Aouidat et Abdel Halim Boussenna ont insisté sur la nécessité d’investir dans les infrastructures numériques afin de réussir la stratégie nationale de l’économie numérique 2023-2026.
Le déficit en ressources humaines au sein de la Poste a été mis en avant par Elyes Boukoucha, qui a réclamé une révision urgente des critères de recrutement pour améliorer la qualité des services rendus aux citoyens.
La députée Bassma Hammami a demandé des explications sur le rapport relatif aux recrutements suspects et faux diplômes et a exprimé sa préoccupation quant à la situation des employées des centres postaux et du Centre national de l’informatique, appelant à la publication rapide du statut particulier de ce dernier.
Concernant la gouvernance des entreprises publiques, Aymen Nakra a pointé les blocages internes à la Poste tunisienne, dénonçant des dizaines de postes vacants dans les directions centrales et régionales ainsi que le gel du statut et des promotions. Abdel Jalil Hani a appelé à investir dans les énergies renouvelables et l’intelligence artificielle pour transformer la Tunisie en pôle numérique régional.
Pour sa part, Ammar Aouidi a dénoncé des soupçons de corruption dans plusieurs centres postaux de Kasserine, évoquant un gaspillage délibéré des ressources et un harcèlement ciblé contre les lanceurs d’alerte, allant jusqu’à accuser le ministre de complicité face à la persistance de ces pratiques.