Retour sur la rencontre de Said avec zenzri a Carthage : Fin des lenteurs, place à l’action
Le Président de la République, Kaïs Saïed, a reçu le 24 novembre, au Palais de Carthage, la Cheffe du gouvernement, Sarra Zaâfrani Zenzri, pour examiner l’avancement de l’action gouvernementale.
La Presse — Cette réunion intervient alors que l’Assemblée des représentants du peuple poursuit l’examen du budget de l’Etat pour 2026, et que plusieurs députés ont exprimé certaines critiques quant au rythme des réformes et aux lenteurs de l’administration.
Des responsables sommés de s’adapter au rythme des réformes
En effet, durant les débats budgétaires, de nombreux élus ont pointé la lente mise en œuvre des projets, la persistance d’obstacles bureaucratiques et le manque de réactivité de certains ministères. Ils ont appelé à accélérer les réformes, à moderniser les mécanismes de gestion et à dynamiser l’investissement.
Ces remarques, relayées dans l’hémicycle, témoignent des attentes croissantes envers l’exécutif. Il faut dire que certains de nos décideurs peinent encore à rompre avec des pratiques d’une époque révolue et sont figés dans des réflexes dépassés. Ils n’arrivent pas à se mettre au diapason des grandes réformes qui urgent.
Fermement attaché aux aspirations du peuple et suivant de très près l’action gouvernementale, Kaïs Saïed n’a pas manqué, lors de sa rencontre avec la Cheffe du gouvernement, de rappeler l’exigence d’une gestion rigoureuse et conforme aux priorités nationales. Il a souligné avec insistance «la nécessité pour tous les responsables publics, quels que soient leur niveau et leurs attributions, d’exercer leurs fonctions dans le respect de la Constitution du 25 juillet 2022 et en tenant compte des attentes légitimes de la population».
Les responsabilités, a-t-il martelé, ne doivent jamais être considérées comme des privilèges, mais comme une mission exigeant intégrité et engagement total. Certains responsables semblent encore ignorer que, depuis 2021, la Tunisie a entamé une nouvelle phase de son histoire et qu’aucune excuse ne saurait les dispenser de répondre aux aspirations légitimes des citoyennes et des citoyens pour une vie digne.
Toute fuite en avant ou désengagement face à cette mission risque de justifier leur mise à l’écart, car il n’y a plus de place pour les tergiversations, ni pour ceux qui ne se conforment pas aux principes de cette Tunisie résolue à rompre avec le passé et à miser sur ses jeunes talents.
Cap maintenu, sans rétropédalage
Dans ce même contexte, le Chef de l’Etat a également mis en garde ceux qui tentent un retour en arrière en recourant à des alliances de circonstance qui ne servent que les intérêts de ceux qui ont pris en otage les aspirations des jeunes après 2011. C’est ainsi qu’il a pointé «les comportements et pratiques contraires à l’intérêt national».
Il a évoqué à ce propos les actions d’acteurs cherchant à «fragiliser les institutions, à perturber le fonctionnement de l’Etat ou à nouer des alliances opportunistes sans rapport avec les aspirations réelles du peuple». Kaïs Saïed a rappelé que «la loi permet de qualifier et sanctionner ces dérives, notamment lorsqu’il s’agit de mauvaise gestion ou d’exploitation des ressources publiques».
On se rappelle tous les alliances opportunistes qui se sont nouées entre certains partis politiques pendant la «décennie noire», des alliances qui ont largement sacrifié l’intérêt national, plongeant le pays dans le chaos, le surendettement et la montée du terrorisme. La Tunisie, habituellement perçue comme un havre de paix et de coexistence religieuse, était devenue à cette époque un terrain d’action pour des groupes terroristes, sous le regard passif de la majorité des pays occidentaux.
Le souvenir de cette période doit rester vif. Ce lundi 24 novembre 2025, le pays se remémore le tragique attentat survenu le 24 novembre 2015 sur l’avenue Mohamed V à Tunis, ciblant un bus transportant des membres de la Garde présidentielle. L’explosion avait coûté la vie à 12 agents, marquant à jamais la mémoire nationale et rappelant l’importance de lutter contre l’oubli de la décennie noire.
La Tunisie ne saurait donc revenir sur le chemin de ses réformes et de sa justice sociale. Par ces moments, et pour certaines parties, s’échiner à défendre l’indéfendable revient à s’égarer, tout comme s’allier aveuglément à ceux qui ont mené l’Etat à la dérive, à ceux qui ont plongé le pays dans le chaos, gaspillé ses ressources et bradé sa souveraineté pour quelques dollars.
Comme l’avait annoncé le Chef de l’Etat, la responsabilité publique implique une reddition de comptes stricte, et l’Etat continuera de veiller à la protection de l’intérêt général, à la transparence et au respect des droits des citoyens, tout en restant vigilant face aux alliances opportunistes. En dépit des tentatives de diversion, la ligne fixée par Carthage demeure imperturbable et inchangée.