Éclairer la décision publique, accompagner la réflexion stratégique de l’Etat et mettre la connaissance à la disposition des chercheurs, des acteurs économiques et de la société civile, étaient la vocation principale de l’Institut tunisien de la compétitivité et des études quantitatives (Itceq) depuis sa création
La Presse — A contexte international en mutation et une situation intérieure marquée par de nombreux défis, les recherches économiques quantitatives interviennent comme éclaireur incontournable des politiques publiques et un outil d’aide à la décision d’une importance majeure pour gagner en efficacité, en pertinence et en résilience.
C’est l’une des idées forces, véhiculées à l’ouverture du premier congrès international de l’Institut tunisien de la compétitivité et des études quantitatives (Itceq), une institution publique relevant du ministère de l’Economie et de la Planification, qui fête cette année son 50e anniversaire.
Placé sous le thème : «Les défis de la politique économique à l’épreuve des grandes mutations», l’événement réunit pendant une journée des chercheurs, des universitaires, des cadres tunisiens et étrangers ainsi que des partenaires de la Tunisie, dont la France et l’Union européenne, principaux appuis de l’Itceq, à travers le mécanisme Expertise France.
La vocation publique de l’Itceq lui confère un statut permettant de conjuguer la « rigueur scientifique, l’indépendance d’analyse et le sens du service public », selon Alaya Becheikh, directeur de cette institution, et ce, à travers des « centaines d’études, de rapports et notes d’analyse en accès libre ».
« Éclairer la décision publique, accompagner la réflexion stratégique de l’Etat et mettre la connaissance à la disposition des chercheurs, des acteurs économiques et de la société civile » était la vocation principale de cette institution depuis sa création en 1973, a souligné M. Becheikh, mettant l’accent sur son ambition de « continuer à produire un savoir utile, rigoureux et accessible au service d’une Tunisie plus compétitive, inclusive et résiliente ».
Cette vocation précise a été appréciée par le ministre de l’Economie et de la Planification, Samir Abdelhafidh, qui s’exprimait à l’ouverture des travaux de ce congrès.
« Les mutations internationales d’envergure, à un rythme rapide, aux niveaux technologiques, démographique, environnemental et politique, exercent de grandes pressions sur les gouvernements, les opérateurs économiques dans tous les pays du monde sans exception, et imposent de nouveaux défis de résilience, de prévoyance et d’adaptation », a-t-il déclaré.
« En conséquence, le choix de politiques économiques devient plus compliqué et plus difficile, nécessitant de plus en plus de recherches, d’études et d’analyses ayant des effets directs sur la prise de décision », a-t-il expliqué. « D’où l’importance du rôle attribué aux centres de recherches, aux niveaux national, régional et international, dont l’Itceq », a-t-il déduit.
Le ministre a, ainsi, appelé à ce que l’effort de recherche soit à la hauteur des attentes des décideurs, compte tenu de l’importance des défis sus-indiqués. Il a notamment mis l’accent sur l’importance de l’ouverture mutuelle entre centres d’études et instituts de recherches, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, « afin de mettre en place des réseaux académiques et empiriques de recherche, à même d’accéder aux meilleures comparaisons, d’échange d’expérience et de compétences pour valoriser les travaux scientifiques et les diffuser à grande échelle ».
Dans cet ordre d’idées, il a exprimé la volonté de son département de consolider la coopération technique pour conforter les compétences, citant en exemple le programme des institutions productrices de sciences économiques, financé par l’Union européenne depuis 2023 et dirigé par l’institution Expertise France, dont l’Itceq est l’un des principaux bénéficiaires.
Pas moins de 300 millions d’euros ont été débloqués en faveur de l’Itceq, selon l’ambassadeur de l’UE à Tunis, Giuseppe Perrone, qui s’exprimait également à l’ouverture de ce congrès, affirmant la volonté de l’Union européenne de poursuivre son appui à la Tunisie, qualifiant le contexte actuel de « compliqué ».
Ledit contexte étant marqué par de multiples incertitudes, le ministre de l’Economie et de la Planification a appelé à l’élaboration de davantage d’études d’impact et d’évaluation de politiques publiques, « afin de réduire au maximum le coût et les risques de la décision ». Le ministre a, dans la foulée, annoncé le recrutement, en 2024, de 7 docteurs et titulaires de mastère dans le domaine économique, en plus de 8 autres au titre de l’année en cours.
« Nous sommes déterminés à bâtir un système de recherche plus motivant, au service des objectifs de développement afin que notre institution de recherche soit dotée d’un vrai rayonnement pour appuyer la prise de décision et le changement du vécu vers le meilleur », a-t-il conclu.
Pour rappel, au cours de ses 50 années d’exercice, l’Itceq a fourni de nombreuses études, rapports, notes scientifiques, aux experts, et ce, dans plusieurs domaines, dont l’investissement et l’environnement des affaires, la productivité, la compétitivité, la croissance et le financement de l’économie, le marché du travail, le développement durable et régional, etc.