gradient blue
gradient blue
A la une Société

Nos ressources hydriques face au changement climatique : La valorisation comme solution !

  • 26 novembre 18:45
  • 4 min de lecture
Nos ressources hydriques face au changement climatique : La valorisation comme solution !

Vieux serpent de mer, la question de l’eau refait toujours surface, suscitant ainsi un vif débat sur la réalité de notre potentiel hydrique mobilisable et la manière de sa gestion, face aux défis si sérieux et redoutables du stress hydrique. 

La Presse —C’est à quoi s’en tient le premier évènement «RésEau d’opportunités : résilience et eau, les clés de demain», organisé, hier, par le Centre des changements climatiques relevant de l’Institut arabe des chefs d’entreprise (Iace), à son siège au Lac 1, à Tunis. L’objectif serait, selon le modérateur, d’ouvrir un dialogue national approfondi sur la crise du stress hydrique dans laquelle s’enlise la Tunisie depuis des lustres, sur fond de risques menaçant son développement économique et social. 

Stress hydrique, une réalité tangible

D’emblée, le mot d’ouverture de Sahbi Mahjoub, membre du comité directeur de l’Iace, cadre avec la teneur du sujet et remet le débat dans son contexte actuel, soulignant que la rareté de l’eau, sous nos cieux, et l’incapacité de nos ressources hydriques à nous alimenter aussi suffisamment, demeurent une réalité tangible.

C’est un constat bien visible à l’œil. D’où, «il importe de penser à des solutions pour élaborer des stratégies de lutte contre ce phénomène du stress hydrique et de valorisation de la gestion de l’eau. D’autant plus qu’il serait, également, intéressant de voir les recommandations issues de cet évènement être communiquées à nos décideurs, afin qu’ils puissent prendre les mesures qu’il faut», suggère-t-il, en conclusion. Agir de la sorte relève d’une vision lucide et prospective, censée savoir anticiper l’avenir du secteur en Tunisie. Car demain se construit aujourd’hui.

La valorisation de l’eau et le recours aux technologies digitales se présentent, ainsi, comme deux solutions clés autour desquelles se sont articulés les deux panels d’ouverture. Le premier, intitulé «La réutilisation des eaux usées traitées face au stress hydrique, état actuel et opportunités à saisir», a été exposé par Dr Olfa Mahjoub, maitre de conférences, à l’Institut national de recherches en génie rural, eaux et forêts (Inrgref).

Selon elle, «les eaux usées, c’est celles qui n’ont plus de valeur pour l’usage auquel elles étaient destinées en raison de leur qualité et elles peuvent constituer une ressource potentielle pour un autre utilisateur». Et du coup, leur valorisation s’avère plus que nécessaire pour bien gérer l’offre et la demande en eau. 

Et si les eaux usées étaient valorisées ?

Ainsi, trois principes président à la réutilisation de nos eaux usées : le traitement fiable pour adapter la qualité à l’usage ciblé, la protection de la santé (gestion des risques sanitaires et environnementaux), ainsi que l’acceptation du public. Cela étant, les procédés techniques à adopter varient selon les fins d’usage de cette eau traitée (agriculture, irrigation des espaces verts, alimentation de la nappe phréatique ou autres).

«La réutiliser de façon directe ou indirecte, l’essentiel est de trouver des solutions adaptées. Et là, l’on peut dire que la réutilisation de nos eaux usées est planifiée, soit on sait ce qu’on est en train de faire», indique-t-elle. Et de poursuivre que l’usage des eaux usées traitées à des fins potables exige des techniques assez développées. «En Tunisie, il faudrait attendre d’ici à 2050 pour pouvoir, probablement, y arriver», prévoit-elle. 

Il serait alors question de miser sur les nouvelles technologies de valorisation. Ce à quoi s’est intéressé le deuxième panel. «Agriculture de précision : optimiser l’eau grâce aux technologies digitales » est l’objet de l’intervention de Houssem Aouadi, ingénieur agronome. En se basant sur l’intelligence artificielle, les économies d’eau prouvées pourraient, selon lui,  atteindre jusqu’à 40%. «Pour que l’agriculteur devienne acteur de la résilience hydrique et non pas un simple consommateur passif, il faut faire en sorte que chaque goutte économisée renaisse», recommande-t-il. 

Puis la parole a été donnée à la salle où un intervenant a évoqué le syndrome du stress hydrique qui menace nos réserves stratégiques, déjà en baisse : seulement 4,8 milliards de m3, jusqu’ici mobilisés, soit tout ce qu’on puisse retenir d’une manne céleste assez modeste, voire en dessous de la moyenne pluviométrique habituelle estimée à 36 milliards de m3 par an. Un bilan jugé peu reluisant et loin d’être rassurant. Aussi vaut-il mieux s’intéresser au potentiel hydrique mobilisable, plutôt que celui collecté, 

Auteur

Kamel FERCHICHI