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Economie

Edition 2025 des journées Packaging : L’emballage, une filière en pleine mutation 

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  • 28 novembre 18:45
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Edition 2025 des journées Packaging : L’emballage, une filière en pleine mutation 

Après une interruption de six ans, les Journées Packaging ont signé leur grand retour cette année autour d’un thème d’actualité : «Innover pour un emballage circulaire et durable». Ouverte hier en présence de la ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, Fatma Thabet Chiboub, ainsi que du président de l’Utica, Samir Majoul, la manifestation a offert l’occasion de mettre en lumière les nouvelles tendances mondiales du secteur de l’emballage et de réfléchir aux enjeux auxquels les entreprises sont désormais confrontées.

La Presse —Réunissant des spécialistes, des experts ainsi que des entreprises du secteur de l’emballage et de l’impression, l’édition 2025 des Journées Packaging, tenue les 27 et 28 novembre à Tunis, a permis d’examiner les principaux défis réglementaires et environnementaux, mais aussi les nouvelles tendances et innovations technologiques qui sont en train de remodeler les marchés mondiaux.

Organisé par le Centre technique de l’emballage et du conditionnement (Packtec), sous l’égide du ministère de l’Industrie, des Mines et des Technologies, cet événement d’envergure régionale vise à informer les industriels et les opérateurs économiques des évolutions en matière d’emballage et d’impression, et à présenter les stratégies et perspectives de développement écologique et responsable.

La Tunisie une plateforme régionale dans le secteur de l’emballage 

Présente lors de l’ouverture, la ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, Fatma Thabet Chiboub, a souligné que le choix d’accorder à cette édition une portée africaine et régionale s’inscrit dans l’ambition de faire de la Tunisie une plateforme régionale de développement de solutions d’emballage innovantes, devenues essentielles dans plusieurs secteurs tels que l’agriculture, les industries agroalimentaires, pharmaceutiques, technologiques ou encore les produits à forte valeur ajoutée.

Selon elle, la Tunisie, grâce à ses jeunes talents, à son tissu industriel diversifié et à son positionnement géographique stratégique, peut devenir un hub régional pour cette filière. La ministre a, en outre, relevé que les filières régionales de l’emballage font aujourd’hui face à trois défis majeurs.

D’abord, la transformation économique : face à une concurrence internationale accrue, les pays de la région doivent monter dans la chaîne de valeur, miser sur la qualité et l’excellence des marques, et construire des chaînes d’approvisionnement régionales en Afrique et au Moyen-Orient afin de mieux s’intégrer aux marchés mondiaux.

Ensuite, la transformation technologique, qui est aujourd’hui portée par le développement accéléré des matériaux et des techniques de production, l’émergence de l’emballage intelligent et le renforcement des normes de sécurité agroalimentaire et pharmaceutique. Relever ce défi ouvre, selon la responsable, de nouvelles perspectives d’emploi pour les jeunes compétences, notamment les ingénieurs, designers et startuppeurs.

Enfin, la transformation écologique, qui oblige les entreprises à réduire l’empreinte carbone des emballages, à favoriser le recyclage et à valoriser les déchets. Autant de conditions devenues indispensables pour accéder aux marchés internationaux. Évoquant l’évolution de la filière, Mme Chiboub a rappelé que la notion même d’emballage a profondément changé ces dernières années. De simple outil de protection du produit, il est devenu un véritable levier marketing, contribuant à la création de valeur ajoutée et à l’amélioration de la compétitivité de l’industrie nationale.

Un secteur porteur 

La ministre a, par ailleurs, rappelé que le secteur compte aujourd’hui près de 250 entreprises, dont 100 certifiées, et emploie 25 mille personnes. Avec un taux de croissance annuel dépassant les 10 %, ce secteur, affirme-t-elle, est bien développé et capable de se positionner à l’échelle régionale, notamment africaine et moyen-orientale, tout en ouvrant de nouvelles perspectives grâce à l’innovation technologique, à la création de valeur ajoutée et à l’accès à de nouveaux marchés.

Maillon essentiel de nombreuses chaînes de valeur, notamment, agroalimentaire, pharmaceutique, chimique, cosmétique, technologique ou automobile, l’emballage est devenu un levier de promotion des exportations tunisiennes grâce aux designs créatifs et au respect des normes de sécurité sanitaire et environnementale, a-t-elle ajouté.

Le secteur de l’impression, quant à lui, compte 120 entreprises employant près de 7 mille personnes. Selon la ministre, ce dernier connaît aujourd’hui de profondes mutations liées à la numérisation et aux techniques d’impression avancées. «C’est un secteur complémentaire à celui de l’emballage et il recèle des opportunités de croissance, notamment dans les marchés à forte valeur ajoutée. Cela nécessite une restructuration des business plans, le renforcement de l’innovation, l’investissement dans les nouvelles technologies et l’encouragement des partenariats à l’échelle régionale», a-t-elle précisé.

Revenant sur la mission de Packtec, créé par l’État en 1996, Mme Chiboub a affirmé que le Centre s’emploie aujourd’hui à s’adapter aux évolutions qui remodèlent le secteur de l’emballage et s’impose comme un acteur clé de la transition vers une économie circulaire et une industrie durable.

Il travaille, avec l’appui de ses partenaires, à renforcer les activités de recherche et développement dans les matériaux et techniques d’emballage, à mettre en place des laboratoires spécialisés dans l’emballage biodégradable et l’évaluation des impacts environnementaux, à développer ses capacités d’analyse grâce à des partenariats avec des laboratoires certifiés à l’échelle internationale, et à élaborer des programmes d’accompagnement adaptés aux changements réglementaires et technologiques.

Une compétitivité à renforcer 

De son côté, le président de l’Utica, Samir Majoul, a mis l’accent sur le potentiel dont dispose la Tunisie pour devenir un acteur majeur de l’emballage durable dans la région. Il a souligné que la compétitivité du pays repose désormais sur sa capacité à anticiper les changements et à adopter des standards internationaux de plus en plus exigeants.

«Les réglementations européennes en matière d’éco-conception, de recyclabilité et de réduction des empreintes environnementales ne sont plus des tendances à surveiller. Ce sont des réalités qui conditionnent l’accès au marché. Et la Tunisie n’a pas le choix : elle doit prendre ce virage, et elle doit le prendre rapidement.

Mais nous ne devons pas voir cette transition comme une contrainte. Bien au contraire: nous devons la voir comme un moteur d’innovation, comme une opportunité de créer davantage de valeur, d’attirer de nouveaux investissements et de renforcer notre position dans la région», a-t-il déclaré.

Lors des Journées Packaging, des thématiques majeures telles que l’intégration des principes de l’économie circulaire dans la chaîne de valeur, les exigences internationales et les bonnes pratiques industrielles ont été abordées. Elles ont constitué un espace d’échange pour repenser les pratiques industrielles et réfléchir aux moyens d’anticiper les mutations du marché.

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Auteur

Marwa Saidi