Arnaques : Au fil des jours…
Si quelqu’un est tenté par la publication d’un dictionnaire regroupant les arnaques, il faudrait qu’il le remette à jour à chaque lever de soleil. Oui, on en voit quotidiennement et l’imagination de ces sinistres personnes est sans limites.
La Presse—Dans une grande surface par exemple, on met en vente des légumes emballés. C’est une bonne idée. Ce qui l’est moins, c’est qu’au retour à la maison on se retrouve avec par exemple des pommes de terre souillées par des tâches dont peu de personnes connaissent les effets. Nous avons demandé à une personne connaissant ces défauts.
Voici sa réponse : « Si vous trouvez une tâche violette à l’intérieur d’une pomme de terre, n’essayez pas de la débarrasser de cette tâche et d’en garder le reste. Jetez-la. Cette couleur indique une forte concentration en magnésium. Cela signifie qu’elle est toxique. Sa consommation est dangereuse.
Si vous trouvez une tache verte, cela signifie qu’elle contient une forte concentration de solanine. C’est un composé présent dans la mort-aux-rats. Jetez-la immédiatement».
Le commun des consommateurs connaît-il ces détails qui sont d’une grande importance étant donné qu’ils concernent la santé du citoyen ?
Un produit ensaché est réputé contrôlé. Pourquoi l’avoir pesé, étiqueté et mis en vente ? Inadmissible dans une grande surface. En fin de compte, sur un kilo de produits, on risque de jeter à la poubelle le tiers.
Toujours dans une grande surface, des bouteilles d’huile de graines sont mises en vente. On en achète et une fois à la maison on s’aperçoit que l’on a acheté 90 cl et non un litre. C’est certes écrit sur l’emballage, mais dans ce pays, habituellement l’unité est bien le litre. Le consommateur n’aura jamais l’idée que la quantité emballée est moindre. Il pense avoir fait une affaire, en achetant un litre à un prix acceptable.
C’est le même cas pour les pots de yaourt. Habituellement, le pot de yaourt normal est d’une contenance de 110 gr. Petit à petit, on a retiré ce grammage pour le remplacer par des pots d’une contenance de 100 gr. L’aspect est le même. Le prix a été maintenu pour une quantité moindre et, petit à petit, on a procédé à l’augmentation du prix. Encore une fois, le consommateur n’y voit que du feu.
Nos consommateurs, malheureusement, ne lisent que très rarement les indications qui figurent sur les emballages. C’est un tort, car ils risquent d’être piégés par ces subterfuges qui tiennent de l’arnaque. Ces indications qui donnent la composition et la contenance figurent de manière microscopique, difficiles à déchiffrer. Ce n’est pas une excuse. La présence de produits, d’intrants incompatibles pourrait être à l’origine de bien des maladies.
Dans une grande surface, nous avons trouvé un groupe de touristes agglutinés devant un étal sur lequel trônent des… chéchia. Ils en ont acheté. Lorsqu’ils rentreront à leur hôtel, ils trouveront que ces couvre-chefs proviennent de Chine.
On aurait pu importer des choses plus utiles pour le pays et non ces imitations qui trompent la clientèle, dénature un produit essentiellement tunisien, concurrence notre fabrication locale. Qu’on le veuille ou non, c’est une sorte d’arnaque vis-à-vis de nos hôtes, qui pourraient croire que les chéchias tunisiennes sont fabriquées dans ce pays duquel elles ont été importées. Qui a autorisé l’importation de ces chéchias ?
Dans le même magasin et nous supposons que toute la chaîne en offre à la vente, nous avons vu des… boîtes métalliques, des tongs, des sabots en plastique, des verreries et autres fanfreluches qui viennent de Turquie. Là aussi, nous préférons voir des choses plus utiles que nous ne produisons pas. On avait promis de régler cette affaire pour éviter de pénaliser nos produits et nos usines. Il n’en est rien.