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Sport

L’ASD dans des sables mouvants : Au pied du mur

  • 11 août 17:40
  • 4 min de lecture
L’ASD dans des sables mouvants : Au pied du mur

Les Insulaires de Djerba sont un exemple frappant de ces clubs qui, après avoir connu des années de gloire en football professionnel, paient cher leur descente aux enfers du football amateur.  

La Presse — La saison 2022-2023 restera comme un événement triste dans l’histoire d’un club phare de l’île de Djerba.  L’ASD avait renoué en juin 2014 avec la Ligue 1. Mais l’espoir de s’ancrer durablement dans le football d’élite s’était évaporé rapidement avec un retour express en Ligue 2 en juin 2015, après une année de bonheur qui avait fédéré des milliers de supporters autour des Vert et Blanc et suscité un engouement sans précédent.

Cette rétrogradation était de très mauvais augure pour l’avenir du club et les sept ans d’enlisement à l’étage inférieur ont confirmé ses craintes. Non seulement les Insulaires n’avaient pas pu remonter la dure pente et réussir de nouveau l’accession, mais ils s’étaient résignés à leur propre sort, dormant sur leurs lauriers en se contentant de jouer pour le maintien, à moindre coût, avant la saison 2023 avec la dégringolade en Ligue 3 via un football amateur qui est un véritable sable mouvant pour les clubs qui y sont relégués après tant d’années dans un football professionnel plus coûteux, plus exigeant mais où il est plus facile d’évoluer avec des rentrées d’argent (contrats de sponsoring, droits TV, recettes des matches, financement public plus important) qui permettent une bonne gestion sportive et financière et attirent la grande foule dans les stades.

Un large public qui déchante

Par cette relégation, l’ASD a perdu son atout numéro un : son public. Désenchantés, les fans des « Vert et Blanc » de Djerba ont abandonné les gradins du stade de Djerba Houmet-Essouk. A la place des cinq mille habituels qui faisaient la queue devant les guichets à chaque rencontre, ils ne sont plus maintenant que des centaines, sans que le cœur y soit vraiment, à acheter leurs tickets pour venir pousser l’équipe dans l’espoir d’une nouvelle saison de joie avec le retour en Ligue 2.

Deux saisons (2023-2024 et 2024-2025) ont montré que cet objectif était un vœu pieux. Le comité directeur, présidé par Takieddine Anane, qui avait lui-même succédé à Ilyès Gritli, figure emblématique des années bonheur de l’ASD en Ligue 1 et 2, n’a pas réussi en deux saisons à redorer le blason.

Avec un classement au milieu du tableau, l’objectif pour lequel il était venu plein d’ambition n’a pas été atteint. Découragé,  incapable de redresser la situation, Takieddine Anane a fini par jeter l’éponge en septembre 2024, faisant plonger le club dans le flou et ouvrant la voie à la direction provisoire, sans projet ni vision stratégique pour l’avenir.

Après 6 mois de gestion instable de l’équipe de Walid Errayes qui a pris les rênes, suivi de résultats très en deca des attentes d’un public djerbien nostalgique des moments fabuleux de l’histoire du club, un nouveau comité de direction provisoire a pris les manettes sous la présidence de Mohamed Nabil Jemayel.

Sa mission était très courte, avec un objectif limité qui consiste à mener la barque à bon port jusqu’à la tenue d’une assemblée générale élective pour passer le relais à un nouveau comité élu. Le 18 juillet, aucune candidature ne s’est présentée pour prendre en charge le lourd fardeau. Une deuxième convocation pour une assemblée extraordinaire est prévue avant fin août pour une ultime tentative d’émergence d’un nouveau bureau directeur élu qui rompt avec le provisoire.

Sans aucun indice pour le moment pour que l’ASD trouve preneur. Les années vaches maigres pourront continuer pour une génération de fans «Vert et Blanc» de plus en plus désenchantée.

Auteur

La Presse

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