Depuis deux ou trois saisons, les puristes sont quasi-unanimes : Faouzi Benzarti a changé et sa méthode a évolué.
Ce coach volcanique, adepte d’un pressing de zone permanent, semble davantage nuancé dans son approche, à la recherche d’un équilibre.
La Presse — Le Club Africain a donc idéalement entamé sa saison en validant pour son entrée en lice face au promu marsois, un Onze coriace qui n’a plié que sur une reprise croisée payante de Sadok Mahmoud. Maintenant, indépendamment de la manière utilisée et des moyens mis pour forcer la décision, pour une équipe en rodage, récolter trois points pour son premier match augure forcément de lendemains meilleurs, en attendant le match de l’Etoile.
Faouzi Benzarti a, certes, du pain sur la planche mais le temps presse. Le premier choc de la saison intervient dans quatre jours et il va falloir clairement afficher son identité sur le terrain et apporter des gages. Jadis, alors qu’il se démarquait par son penchant pour un rajeunissement de l’équipe avec fantaisie, Faouzi Benzarti a, semble-t-il, opté pour le moment en faveur d’un certain conservatisme, s’en remettant surtout aux cadres comme noté en marge du match face aux banlieusards du nord.
En amont d’ailleurs, à titre d’exemple, pour un groupe qui ne peut se permettre de lâcher un axial prometteur, en l’occurrence le jeune Makrem Sghaïer, compter seulement sur Ben Abda, Yassine Bouabid, Taoufik Cherifi et accessoirement Ali Youssef ( probablement partant à Lens), semble être un pari risqué, quoique les joueurs cités peuvent aussi faire l’affaire. Autre précédent jusque-là a trait à la composition du dernier Onze rentrant.
Là, si les choix défensifs sont indiscutables, au cœur du jeu, Sadok Mahmoud aurait dû débuter le match alors que Zemzemi ou Ghaïth Sghaïer en aurait fait les frais. Idem pour le jeune Yahia Mtiri, qui, à défaut d’être titulaire, pourrait bénéficier de davantage de temps de jeu.
La réalité du terrain
En lançant le jeune Sadok Mahmoud au bon moment, Faouzi Benzarti a vu juste et l’audace a été payante. Cela dit, coach à poigne, le plus titré des techniciens tunisiens ne joue pas seulement sa partition sur le banc les jours de match. C’est un vrai timonier qui rassemble et sait galvaniser les siens.
Et même si le CA avait été tenu en échec, ce match ne pouvait ouvrir la porte aux critiques. Pourquoi ? Parce qu’en ouverture de saison, les équipes sont généralement proches de leurs valeurs-plancher avec cette tendance à tourner en rond avec le ballon. En clair, Faouzi Benzarti n’est ni dans l’improvisation ni encore dans la prise de risque inutile, du moins pour l’instant.
On l’a ainsi vu lancer le pivot Charfeddine Aoun et Tene Willis Didof pour sécuriser le score au moment où le CA menait face aux gars du Saf Saf, histoire de ne pas compromettre les chances de succès. Alors, le nouveau Faouzi Benzarti, version 2025, est-il plutôt rassurant car sans risque mais peut-être sans apport substantiel ?
Ou plutôt, un coach résolu, un tacticien confirmé qui sait surtout influencer durablement la manière dont le ballon rond est pratiqué sur nos pelouses? Le grand format de samedi prochain nous apportera forcément des éléments de réponse à toutes ces questions.