Rentrée scolaire : Premiers soucis
Moins d’un mois et nous y serons. Un mois, c’est un laps de temps qui passe à la vitesse de l’éclair, pour les familles qui commencent à ressentir le stress. Les livres, les cahiers, le sac ou le cartable, les fournitures, le tablier et bien sûr de quoi s’habiller.
La Presse — Pour les livres, les nouvelles sont bonnes. Il n’y aura pas de hausse de prix. L’État continuera à supporter la différence entre le vrai coût et le prix demandé. C’est le même cas pour les cahiers qui sont également subventionnés. Pour ceux qui affectionnent le luxe, ils n’ont qu’à en payer le prix. Et ce n’est pas donné à tout un chacun.
Ce qui est vrai, c’est que la liste est aussi longue que les nuits blanches des pères de familles qui réfléchiront à la manière de s’en sortir, les à-côtés qu’il faudrait acquérir. Les enfants se montrent souvent intransigeants pour acheter une marque donnée, un vêtement à la mode par caprice ou par imitation.
Un libraire nous fournit les premières indications à propos de cette rentrée : «Le centre national pédagogique nous a assurés que tout sera prêt avant la rentrée. Livres et cahiers seront livrés à temps pour ne pas créer de tensions inutiles. Le seul et véritable problème résidait dans le fait qu’il y avait une pénurie de papier. L’usine de Kasserine à livré dans les délais, le papier nécessaire pour les livres comme pour les cahiers. Nous sommes donc maîtres de notre horloge. Il n’y aura pas de problème».
Relativement pas de problème, mais pour toute un catégorie de citoyens, la rentrée est toujours synonyme de deux Aïds à la fois. Il faut des vêtements comme à l’Aïd Esseghir et le nécessaire pour aller à l’école c’est-à-dire toutes les fournitures comme le mouton de l’Aïd El Kébir. Et cela coûte de plus en plus cher.
D’après le président de l’Organisation tunisienne pour l’orientation du consommateur (Otoc), Lotfi Riahi, les prix des fournitures scolaires connaîtront une augmentation estimée entre 10 et 12 % à l’occasion de la rentrée scolaire 2025-2026.
Cela dépend d’où on achète ces fournitures.
Attention à la qualité
« Le coût moyen de la rentrée pour un élève du primaire se situait l’an dernier entre 600 et 700 dinars, un montant qui devrait augmenter cette année en raison de la hausse des prix de plusieurs articles scolaires ». L’estimation devrait correspondre aux sources d’approvisionnement. Et elles se multiplient à l’occasion de la rentrée.
Théoriquement, ceux qui se procurent les fournitures scolaires auprès des revendeurs agréés, il n’y a pas de risques. La qualité est contrôlée. Mais tout ce qu’on vend à l’extérieur et sur les étalages qui commencent à apparaître ici et là, est objet de doute. En effet, la qualité, c’est-à-dire la composition des mines de crayons, et autres a pour base des matières recyclées, qui pourraient être très dangereuses en les mettant dans la bouche par exemple.
Les prix bas sont des attrape-nigauds où les consommateurs soucieux de faire des économies se laissent prendre.
L’augmentation de dix pour cent nous semble logique. Reste la quantité de ce qu’on demande. Là, le rôle des enseignants est primordial. L’année passée, bon nombre d’entre eux ont compris le message. Ils ont considérablement réduit leurs exigences. Il faudrait qu’ils fassent de même cette année.
Pour ne pas en jeter la moitié
Moins de cahiers, ne pas exiger des marques bien déterminées qui coûtent très cher et surtout essayer d’associer des matières dans un même grand cahier pour ne pas avoir à jeter une moitié non utilisée.
En ce qui concerne les livres et franchement leurs prix, subventionnés par l’Etat, sont à la portée, nous avons vu des mosquées et des maisons de jeunes, réserver des étagères pour les livres que déposent des citoyens à l’intention de ceux qui en ont besoin. Ce geste citoyen allège un tant soit peu la charge et permet de soulager le poids des dépenses.
C’est une bonne idée et cela nous permet d’économiser du papier. Comme ces cahiers à trous qu’il faudrait proscrire, parce qu’ils rendent ces outils de travail à usage unique et l’élève perd l’occasion d’écrire ce qu’il lit.
Ceux qui ont vécu les périodes où un livre servait pour toute la fratrie s’en souviennent peut être.
De toutes les façons, s’en tenir à la liste éditée par le ministère de l’Education Nationale en ce qui concerne les besoins des élèves serait l’idéal.
Le président de l’Otoc a insisté sur la nécessité « de prendre en compte le pouvoir d’achat des familles lors de l’élaboration des listes de fournitures exigées par les établissements. Il appelle à rationaliser les achats et à privilégier les produits fabriqués en Tunisie afin de soutenir l’économie nationale et encourager les entreprises locales ». Ce vœu sera-t-il exaucé surtout du côté des vêtements. La période des soldes est une occasion de faire quelques économies.
Rien de tentant
Allons voir ce qui se passe du côté des magasins.
Une dame accompagnée de sa fille nous donne une idée de ce qu’elle a constaté : « Je n’ai rien acheté. Le temps est un peu plus clément, je suis venue faire un tour pour voir les prix. Il n’y a rien de tentant. J’irai voir du cêté de Sidi Mahrez et des environs. Sinon ce sera la fripe qui a déjà annoncé la couleur. Ils ont augmenté les prix ».
Voilà où en est la situation à un mois de la rentrée. Espérons qu’elle évoluera dans un proche avenir.