Afreximbank – 4e édition du Salon économique Intra-African Trade Fair (Iatf) à Alger : Une participation tunisienne renforcée
									Initié en 2018, le salon économique Intra-African Trade Fair se tiendra cette année en Algérie. Cet événement panafricain, organisé à seulement quelques centaines de kilomètres de Tunis, constitue une occasion en or pour les acteurs économiques tunisiens, qui y participeront massivement afin de découvrir les opportunités offertes par les différents marchés africains.
La Presse — La 4e édition du Salon économique Intra-African Trade Fair (Iatf) se tiendra du 4 au 10 septembre prochain à Alger. Placé sous l’égide de l’Union africaine et d’Afreximbank, ce rendez-vous panafricain réunira plus de 1.500 exposants couvrant l’ensemble des secteurs économiques, ainsi que plus de 35 mille participants venus de tout le continent et de la communauté internationale. « Ce n’est pas juste une foire ou une vitrine pour découvrir des produits, mais véritablement un levier africain pour créer des connexions et renforcer l’intégration du continent », a affirmé à La Presse Hafidh Ben Afia, chef de la région Afrique du Nord à Afreximbank, en marge de la conférence de presse consacrée à la présentation de l’événement.
Plus de 35 mille participants
Initiée en 2018, cette foire gagne aujourd’hui en notoriété à travers le continent. Forte d’une organisation perfectionnée et d’une expertise acquise lors des précédentes éditions, l’Iatf met cette année l’accent sur la créativité africaine. Un programme dédié aux startups et aux petites entreprises sera déployé afin de mettre en lumière les obstacles auxquels elles font face et de réfléchir à des solutions pour les surmonter.
Par ailleurs, un networking exclusif entre les sociétés sub-souveraines est également prévu. « Nous visons la conclusion de plusieurs contrats pour un montant de 45 milliards de dollars », a ajouté Ben Afia. En effet, plus de 35 mille participants sont attendus à Alger, avec pour objectif central l’exploration de nouveaux marchés africains.
« L’ouverture des marchés est l’un des principaux objectifs de cette foire. Mais, comme l’a rappelé l’assistance aujourd’hui, il ne s’agit pas seulement de marchés, mais bien de partenariats dans une logique gagnant-gagnant pour les pays africains », a précisé le représentant de la banque panafricaine. L’événement représente également une opportunité pour les investisseurs et les hommes d’affaires africains d’accéder à des informations stratégiques liées aux marchés ciblés. « Cette foire donnera véritablement accès à toutes les informations utiles pour faire du business sur le continent. Les réunions, panels, discussions et même les cérémonies organisées en marge de l’événement offrent une meilleure compréhension de la manière de collaborer avec nos confrères africains », a-t-il ajouté.
16 banques centrales et 500 banques commerciales concernées
Lors de la conférence, les panélistes ont aussi mis en avant l’importance du nouveau mécanisme de paiement « Papss », instauré par Afreximbank. Ce système repose sur l’utilisation des monnaies locales des pays africains : les transactions se font en monnaie nationale, et le différentiel est réglé en devise. L’objectif est de faciliter les échanges tout en réduisant la dépendance aux devises étrangères.
Selon Ben Afia, 16 banques centrales et près de 500 banques commerciales, principalement en Afrique de l’Est et de l’Ouest, ont déjà intégré le système. Les paiements peuvent se faire via une application mobile ou la « cartes Papss ». En Afrique du Nord, les banques centrales de Tunisie, d’Algérie, du Maroc et d’Égypte y ont adhéré. « Nous espérons que les banques commerciales tunisiennes rejoindront le système afin de l’utiliser pour les échanges avec les autres pays africains », a-t-il précisé.
De son côté, Anis Jaziri, président du Tabc, a souligné que cette foire représente une opportunité stratégique pour mettre en valeur le savoir-faire tunisien, nouer des partenariats et conquérir de nouveaux marchés. Il a rappelé que la Tunisie dispose d’une expertise reconnue dans des secteurs clés tels que les infrastructures, les énergies, les technologies de l’information et de la communication, l’agro-industrie, les industries mécaniques et électriques, les composants automobiles et aéronautiques, ainsi que les services à haute valeur ajoutée.
Il a également indiqué que plusieurs organisations tunisiennes, telles que le Tabc et la Tunisian Automotive Association (TAA), seront présentes à l’événement avec des espaces dédiés. « Notre place est au cœur de cette dynamique africaine, et notre participation massive est essentielle pour affirmer notre rôle de pôle économique et commercial sur le continent », a insisté Jaziri.
Pour la mise en place d’un marché unique panafricain
Saluant l’appui d’Afreximbank au gouvernement tunisien, Aslan Berejeb, président de la Conect, a pour sa part appelé l’institution à se pencher sur la situation microéconomique du pays. Il a souligné que le secteur privé tunisien traverse une période critique, révélée par les études, baromètres et missions menés par la Conect, et liée principalement aux difficultés de financement.
« Lorsqu’on parle de financement, il ne s’agit pas seulement de lignes de crédit, mais aussi d’appui à l’exportation, à l’importation, ainsi que de garanties accordées aux banques tunisiennes, dont la crédibilité sur le marché international s’effrite. Nous avons besoin d’acteurs comme Afreximbank pour soutenir nos exportateurs, afin qu’ils restent compétitifs et disposent de la trésorerie nécessaire », a-t-il rappelé.
Pour sa part, Lazhar Bennour, directeur général de la Coopération économique et commerciale au ministère du Commerce, a rappelé que la Tunisie, en tant que pays africain, œuvre depuis des années pour l’intégration continentale et la mise en place d’un marché unique panafricain. Pour lui, cette intégration économique et commerciale constitue la voie du développement du continent, un modèle qui a déjà fait ses preuves ailleurs, notamment en Asie. Il a en outre souligné que la Tunisie est un acteur engagé de l’accord de la Zlecaf et met son expertise à la disposition d’autres pays africains pour appuyer la mise en place de ses mécanismes.