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Accidents de la route : La baisse du nombre de blessés ne masque pas la hausse des décès

  • 24 août 17:50
  • 5 min de lecture
Accidents de la route : La baisse du nombre de blessés ne masque pas la hausse des décès

Après un début d’été relativement «normal» et habituel en termes d’accidents de la circulation en Tunisie, notamment pour ce qui est des victimes, voilà que cette saison finit en queue de poisson avec des annonces de décès chaque jour qui passe, touchant jusqu’à nos amis les dromadaires dans le sud tunisien…

La Presse — Plus un seul jour ne passe ces derniers temps sans qu’on apprenne qu’un accident s’est produit à tel ou tel endroit de la Tunisie, causant de nombreux blessés et des victimes, qu’ils soient hommes, femmes ouvrières, jeunes et moins jeunes, la faucheuse ayant repris «du poil de la bête» pour n’épargner aucune famille ou presque.

Car chaque victime de la route, c’est celle de toute une famille endeuillée qui vit le traumatisme pour assez longtemps sans trouver de remède. Une plaie toujours béante qui touche des milliers de Tunisiens chaque année, sans qu’une parade vitale, sérieuse et vigoureuse soit réellement trouvée, par-delà même la répression qui sévit. Les accidents routiers qui dépassent l’imaginaire défraient la chronique. 

Il y a quelques jours le renversement d’un bus transportant des ouvrières agricoles a fait 1 victime et une vingtaine de blessées dans leurs rangs. Alors qu’on croyait en avoir fini avec les dangers qui les guettent comme par le passé, transportées «comme du bétail» les voilà qui vivent de nouveaux drames.

Il y a un jour de cela, un accident est survenu à Kairouan (Centre-ouest) provoquant 1 mort et 3 blessés graves. Le lendemain, 7 dromadaires son fauchés dans un accident à Kébili. Les accidents impliquant des dromadaires sur les routes sont un problème récurrent, particulièrement dans le sud du pays.

Ces accidents sont souvent dus à la présence de dromadaires en liberté sur les routes, notamment en dehors de la saison de reproduction, où ils paissent sans surveillance, et dans des régions où les routes traversent les zones de pâturage. A ce rythme-là le palier de 1.500 morts d’humains par an va être atteint, voire historiquement franchi.

Car même si les accidents de la route sont connus pour avoir diminué en Tunisie ces dernières années, le nombre de victimes ne cesse de monter en flèche… Pour l’année 2025, les statistiques les plus récentes de l’Observatoire nous donnent une image assez contrastée. Le nombre total d’accidents et de blessés a diminué par rapport à l’année précédente, mais on note malheureusement une augmentation du nombre de décès sur les routes. C’est ce qu’on appelle un «bilan lourd», malgré une baisse des accidents.

Statistiques contrastées de l’Onsr

Le rapport de l’Observatoire national tunisien de la sécurité routière fournit une analyse détaillée des accidents de la route pour l’année 2025. Les données sont comparées à celles des deux années précédentes 2024 et 2023 et ventilées selon plusieurs facteurs, notamment le lieu, la cause, le jour de la semaine et le type de véhicule impliqué. Premier constat : le nombre d’accidents de la route et de victimes en 2025 a considérablement diminué par rapport à 2024 et 2023.

Une baisse de 15,32 % (-580 accidents) a été observée, avec 3.207 accidents en 2025 contre 3.787 en 2024. Le nombre de blessés a diminué de 16,99% (-876), passant de 5 157 en 2024 à 4.281 en 2025. Une «légère» augmentation du nombre de décès de 7,33 % (+52), totalisant 761 décès en 2025 contre 709 en 2024. Maintenant, une rapide lecture comparée de 2025 par rapport à 2023.

Une baisse de 17,94 % (-701 accidents) ont été signalées, avec 3.207 accidents en 2025 contre 3 908 en 2023. Le nombre de blessés a diminué de 20,19 % (-1.083), passant de 5.364 en 2023 à 4.281 en 2025. Le nombre de décès a augmenté de 2,42% (+18), avec 761 décès en 2025 contre 743 en 2023.

D’après les dernières données de l’Observatoire national de la sécurité routière, pour les 8 premiers mois de 2025, la Tunisie a enregistré une baisse du nombre d’accidents et de blessés par rapport à 2024. C’est une bonne nouvelle, mais le bilan reste lourd. Alors, il faut se pencher sur les facteurs qui ont mené à cette réalité.

Répartition des accidents par facteur

Les principales causes des accidents de la route, des blessures et des décès sont souvent liées au comportement des conducteurs, comme la distraction et l’inattention. Ces dernières sont la cause du plus grand nombre d’accidents, avec 1.304 cas signalés, soit 40,66% du total. Elles ont également entraîné 234 décès (30,75%) et 1.535 blessés (35,86%). L’excès de vitesse est la deuxième cause la plus fréquente, avec 491 accidents (15,31%), et première cause de décès avec 205 décès, soit 26,94% du total.

Le défaut de priorité a causé 262 accidents (8,17%), 25 décès (3,29 %) et 348 blessés (8,13%). Les accidents sont plus fréquents dans certaines zones et selon le type de route empruntée. En zone urbaine, c’est à cet endroit que le nombre d’accidents est le plus élevé, avec 972 cas signalés (30,31%). Ceux commis sur les routes principales se classent au deuxième rang avec 779 accidents (24,29%). Sur les routes nationales, on a enregistré 444 accidents (13,84%) mais le nombre de décès est le plus élevé, avec 202 (26,54%).

Donnant plus de détails, l’Observatoire a ajouté que le taux de décès chez les hommes s’est élevé à 86% et à 14% chez les femmes, soulignant que les jeunes et les adultes (âgés de 18 à 59 ans) sont les plus touchés par les accidents de la route en Tunisie. Le rapport périodique a également souligné que les points noirs qui enregistrent le plus grand nombre d’accidents sont au nombre de cinq et se trouvent dans les gouvernorats de l’Ariana, de La Manouba, de Ben Arous et de Sfax (n°1 et n°14).

Auteur

La Presse