Le CSS ne s’en sort pas : Sur une corde raide
La très mauvaise entame de saison du CSS pourrait coûter très cher pour l’entraîneur Mohamed Kouki qui s’était empressé de promettre monts et merveilles avant de buter sur la dure réalité.
La Presse — Un point sur neuf en trois matches, c’est une vraie catastrophe pour un club qui entend jouer les premiers rôles et rêve de renouer avec les montées historiques sur le podium. Le CSS accuse déjà 8 points de retard sur le leader, l’ESZ, qui l’a battu au Stade Taieb Mhiri par 2 à 1 et 6 sur le dauphin l’ESM qui l’a surclassé par le même score à Métlaoui. « C’est triste comme premier bilan », une phrase qui revient sur toutes les lèvres après la défaite contre l’équipe du Bassin minier.
Gros ratage dans la finition
La bande à Mohamed Kouki, qui a ouvert la marque et qui a raté pas mal d’occasion de doubler la mise et de faire le break, a été rejointe au score avant d’être assommée par un deuxième but qui a laissé le coach sfaxien stupéfait sur son banc de touche. « On rate trois buts faciles par Omar Ben Ali, Firas Sekkouhi et un ballon sur la barre et on prend un but des plus stupides en fin de match suite à une drôle de mésentente entre le gardien et l’axe central, c’est difficile à croire et encore moins à avaler », a-t-il affirmé avec un grand soupir.
« Le foot est parfois comme ça, imprévisible et dur », lance- t-il avant de tenter de trouver des circonstances atténuantes pour ce manque de lucidité de ses joueurs devant les buts adverses dans les temps forts de son équipe. « L’état de la pelouse, la grande chaleur, deux facteurs qui ne nous ont pas aidés pour rentrer avec un succès que nous n’aurions pas volé », a-t-il ajouté. Une déclaration qui n’a pas été, bien entendu, appréciée. De tels prétextes classiques pour expliquer une défaite ne passent plus.
D’autres lacunes non mois importantes
Mohamed Kouki aurait dû se contenter de faire une analyse technique du match et mettre l’accent sur ce qui n’a pas marché dans son groupe et dans son dispositif. Et sur ce plan, il y a tant de reproches à lui faire. Le fait de maintenir contre vents et marées Chawki Ben Khedher dans la charnière centrale, cette fois à deux, avec Kévin Mondeka.
Dans les trois matches qu’il a joués, Chawki Ben Khedher a été le maillon faible et a commis trois gaffes fatales qui ont coûté trois buts ridicules. Pourtant, Mohamed Kouki dispose de plus d’une solution de rechange avec Youssef Habchia, Mohamed Amine Ben Ali et Abdesslem Akid . «Encore jeunes et trop frêles pour supporter le poids des grands matches», pense-t-il. Ça sonne faux de la part d’un entraîneur qui s’entête à faire la grosse tête et qui semble avoir des craintes de jouer la carte jeunes.
Le fait aussi d’avoir pour sorti à la 60e minute de jeu son meilleur élément du milieu de terrain, Travis Mutyaba, qui a bien joué entre les lignes et a été d’un grand apport au niveau de la construction, est étrange. Trente minutes offertes à l’ESM pour profiter de ce changement et reprendre le dessus sur un milieu de terrain sfaxien dégarni. Imed Ben Younès a fait avancer son bloc et a pressé haut son adversaire jusqu’à le pousser à la faute et parvenir à marquer le second but salvateur.
Aussi, un Omar Ben Ali qui a multiplié les ratages monstres dans la surface mais qui joue encore . Kouki n’a découvert que très tard les qualités d’un attaquant de percussion comme Iyed Belwafi dont il n’a pas fait la pierre angulaire dans l’animation offensive. On ne marque pas des buts, on ne gagne pas des matches avec un entraîneur qui tâtonne, qui n’arrive pas à trouver les bonnes formules, le bon équilibre, les meilleures transitions dans les deux sens (défense- attaque et attaque- défense).
C’est vrai que Ammar Tayfour, Willy Onana et Ali Mâaloul ont contracté une blessure au mauvais moment. Et que Hamza Mathlouthi est encore en période de rééducation, lui qui aurait résolu le problème du latéral droit de métier.
C’est vrai aussi que Tarak Salem tarde encore à trouver l’attaquant chasseur de but qui peut sceller le sort d’un match avec des demi- occasions. Mais malgré tous ces éléments défavorables qui plaident encore en faveur de l’entraîneur Mohamed Kouki, ce dernier aurait pu faire beaucoup mieux et offrir un meilleur bilan qu’un unique et pauvre point en trois matches.