Le dernier rapport 2025 d’« Air Help » n’est pas pour enchanter. Notre transporteur national, Tunisair, a été placé à la dernière place sur un ensemble de 250 compagnies. Certes, ce classement est préoccupant, mais il n’est pas, du reste, alarmant. Car, quoi qu’il en soit, notre entreprise phare dispose encore d’assez d’arguments pour rebondir.
Le plan de sauvetage, ordonné, tout récemment, a été dicté justement par le souci d’apporter les correctifs nécessaires à toutes les défaillances. Et à quelque chose malheur est bon, ce classement pourrait être un stimulant pour prendre les choses au sérieux et aller, enfin, de l’avant.
La Presse — Décidément, le dossier du transporteur national, Tunisair, sa gestion, ses contre-performances s’affichent, de plus en plus, au centre de l’actualité. On dirait que les difficultés de la compagnie n’en finissent jamais, notamment en termes de contre-performances, de retard au niveau des vols, de mauvaise gestion et d’un dysfonctionnement quelque peu généralisé. Un tableau plutôt sombre et très lourd de conséquences.
En effet, cette situation a fini par affecter sérieusement l’image de marque de Tunisair et sanctionner son positionnement à l’international.
Dans son dernier rapport 2025, « Air Help » a placé notre compagnie à la 250e position sur un ensemble de 250. La dernière place. Une première. Le rapport retient, notamment, « des problèmes récurrents de services client, de ponctualité, de signalisation et de gestion des passagers ».
Des défaillances donc qui s’enchaînent et une mauvaise opérationnalité qui perdurent sans qu’une des solutions concrètes soit appliquée. Pourtant, l’Etat a tout mis en œuvre pour que notre transporteur retrouve son statut et sa crédibilité.
On se rappelle, certainement, les multiples et importantes mesures du Chef de l’Etat pour redonner de nouvelles ailes à la compagnie, qu’il considère non seulement comme une entreprise stratégique, mais plutôt un symbole et un repère.
D’ailleurs, pas plus tard que mars dernier, le Président de la République a ordonné tout un plan de sauvetage immédiat de l’entreprise. Une opération incontournable et urgente, surtout que les défaillances sont, depuis quelque temps, généralisées.
Le premier souci porte essentiellement sur l’entretien, notamment technique qui, faute de modernisation et d’adaptation aux normes internationales, est en train de sanctionner l’entreprise, car, comme l’a soulevé le Président de la République, ces opérations prennent beaucoup de temps, ce qui crée un dysfonctionnement au niveau de la flotte, un manque d’opérationnalité et des pertes sèches très conséquentes.
Une opérationnalité à soigner
Le plan de sauvetage se propose donc comme un lifting global qui tiendra en priorité, et comme on l’a déjà soulevé, « de la reconstitution financière de la compagnie, de la revalorisation de l’infrastructure de base et son extension, de l’élargissement des services, de l’amélioration des qualifications techniques, et, bien entendu, la garantie d’une gouvernance transparente et rigoureuse ».
Reste que la bonne conduite de ce plan ne pourrait être possible sans la mobilisation de ressources humaines qualifiées. Car, et comme le confirment les observateurs, ces ressources, à leur état actuel, sont un élément de nuisance et non pas un atout de valorisation.
Il est nécessaire donc de faire appel à une nouvelle génération de compétences, consciencieuse, attentive et capable de gérer les nouvelles exigences, et notamment, l’expérience-client que tout le monde qualifie d’incontournable pour l’élargissement de l’attractivité de la compagnie, et l’amélioration de son niveau de viabilité.
Cette expérience-client devrait reposer, elle-même, sur la disponibilité d’une offre para-aéroportuaire riche et attractive et que les experts définissent comme étant « un facteur indispensable au rééquilibrage financier, essentiel dans toutes les stratégies commerciales et nécessaire pour le démarquage de la concurrence » (voir La Presse du 4 juin 2025).
Il est clair que les attentes au niveau de ce secteur stratégique sont, à la fois, multiples et complexes, ce qui implique l’engagement sérieux de tous les acteurs. Toutefois, on reste convaincu, qu’en plus de tous ces facteurs, la consolidation du réseau aérien par de nouvelles compagnies pourrait apporter beaucoup de bien à cette activité phare.
Toutes les expériences ont démontré que seule la présence d’autres concurrents pourrait forcer notre transporteur national à optimiser ses opérations, à innover et à anticiper les tendances.
Entendre que l’élargissement du réseau inciterait Tunisair à mieux coller aux besoins réels de sa clientèle, à travers la diversification des services, le renouvellement et le bon entretien de sa flotte. Des facteurs indispensables pour la garantie de vols confortables et surtout l’amélioration de la ponctualité.