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Economie

Question de la semaine : La mésofinance peut-elle combler le vide laissé par les banques ?

  • 15 septembre 18:00
  • 3 min de lecture
Question de la semaine : La mésofinance peut-elle combler le vide laissé par les banques ?

La Presse — Il est admis que dans le domaine de l’entrepreneuriat, c’est l’argent qui est le nerf de la guerre. Pour l’entreprise aussi,  quels  que soient sa taille et son domaine d’activité, sans ressources financières suffisantes, il lui est impossible d’assurer sa pérennité, encore moins de se projeter vers l’avenir, d’investir, d’innover ou de conquérir de nouveaux marchés.

Or, depuis des années, l’accès au financement bancaire, principale source de liquidités pour les entreprises tunisiennes, ne cesse de se durcir. Cela est vrai aussi bien pour les grandes entreprises que pour les petites et moyennes structures, comme le confirme la 22e enquête sur le climat des affaires de l’Itceq.

Selon cette étude, 54 % des entreprises tunisiennes considèrent que le financement bancaire demeure une contrainte structurelle, notamment en raison de son coût élevé. Entre l’effet d’éviction exercé sur le financement bancaire et la réticence des banques à soutenir des PME jugées souvent plus « opaques » que les grandes entreprises, car généralement dépourvues d’informations comptables et financières fiables, les petites et moyennes entreprises tunisiennes ont vu les vannes du crédit se refermer.

Cette situation a généré un déficit de financement estimé par les spécialistes à plus de 5 milliards de dinars. Le problème s’est aggravé avec l’absence de structures capables d’apporter une réponse adaptée, dotées d’outils de gestion des risques spécifiques aux petites structures. C’est dans ce contexte que la mésofinance émerge comme une piste encore largement sous-exploitée en Tunisie.

Située entre la microfinance et le crédit bancaire classique, elle s’adresse principalement aux entreprises considérées comme « trop grandes » pour les microcrédits, mais « trop petites » pour supporter les prêts bancaires onéreux. Les montants octroyés dans ce cadre varient généralement entre 50 et 200 mille dollars, selon les contextes.

Pour plusieurs experts, l’expérience réussie de la microfinance, qui a permis à des milliers de familles vulnérables d’accéder à un financement adapté, peut inspirer un encadrement réglementaire clair de la mésofinance, afin de transformer ce marché et de créer un véritable effet d’inclusion. Ainsi, la mésofinance s’impose en Tunisie comme une solution adéquate pour irriguer un tissu productif sous-capitalisé et contribuer, in fine, à la création d’emplois et au renforcement de la compétitivité de l’économie nationale.

Les spécialistes estiment d’ailleurs que la Tunisie gagnerait à fournir le même effort qu’elle a déployé en faveur de la microfinance, en vue de mettre en place un cadre réglementaire dédié à la mésofinance. Une voie prometteuse qui, peut-être, permet de venir en aide à des PME en mal de financement et de les repositionner sur l’échiquier financier du pays.

Auteur

La Presse

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