Sami Trabelsi, un sélectionneur « harcelé » : Laissons-le travailler !
La Presse — A chaque fois que l’équipe de Tunisie a des engagements, nous voyons fleurir sur un certain nombre de plateaux, ou sur le web, des critiques acerbes et pour le moins qu’on puisse dire aussi incorrectes et injustifiées, adressées au sélectionneur Sami Trabelsi.
Considérant que les résultats réalisés par ce technicien plaident en sa faveur, il n’a donc pas besoin qu’on le défende, il y a quand même un minimum de correction et de décence. Que ces critiques viennent de la part d’un autre technicien actuellement en chômage, cela se comprend.
C’est un jugement aussi primitif qu’enfantin. Mais que des personnes qui n’ont jamais foulé une pelouse ou porté un short le fassent, c’est de mauvais goût.
Quelle est la première qualité que devrait avoir un sélectionneur ? Indépendamment de ses connaissances techniques incontournables, il y a les relations humaines et l’ambiance qui règne entre le sélectionneur et ses protégés. Pour répondre à cette question, il n’y a qu’à voir la réaction de Abdi après le but tunisien contre le Brésil. Il y a la chaleur des saluts entre lui et les joueurs qui sont changés en cours de jeu. Des signes qui ne trompent pas.
Des réactions spontanées qui en disent long sur ces relations que Sami Trabelsi a eu le privilège d’avoir instauré entre les joueurs et lui.
Sami Trabelsi, tout au long de sa longue carrière au service de l’équipe nationale, a été un joueur correct, rigoureux et courageux qui n’a pas perdu cette fibre qui relie tous les membres de ce qui constitue « une équipe ». Une équipe, ce n’est pas seulement les joueurs, mais aussi le personnel d’encadrement technique et même administratif. Et c’est ce qu’on oublie, mais que ce technicien n’a jamais perdu de vue.
Anti-polémiques
Nous ne le défendons pas, il a d’ailleurs répondu avec la finesse d’une personne polie et qui ne souhaite pas aborder les choses qui fâchent, susceptibles de choquer ou de provoquer des réactions qui desservent l’intérêt de sa sélection.
D’ailleurs, que répondre lorsqu’on lui demande s’il est décidé à convoquer un joueur qui n’a pas foulé une pelouse depuis des mois, ou qui relève de blessure ou encore qui a brillé dans une de ses sorties ? Des questions-pièges, « débiles », choisies pour désarçonner et gêner.
Après la prestation contre le Brésil, nos confrères égyptiens ont fait la comparaison entre leur sélectionneur Houssem Hassan, une ancienne vedette du football égyptien, et Sami Trabelsi. Ils ont comparé leurs salaires et le sacrifice consenti par le sélectionneur tunisien qui a quitté un poste qui lui faisait gagner largement sa vie pour répondre à l’appel du devoir. Sans commentaires. Laissons-le travailler dans cette coupe arabe et cette CAN.
Que ceux qui souhaitent précipiter son départ observent une halte pour interroger leur conscience. S’ils en ont.