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Société

Patrimoine spirituel : Les Kairouanais admiratifs face à la décoration de la mosquée Ibn Khayroun

  • 19 septembre 18:00
  • 4 min de lecture
Patrimoine spirituel : Les Kairouanais admiratifs face à la décoration de la mosquée Ibn Khayroun

En effet, c’est l’un des plus anciens témoignages de l’architecture de la Cité aghlabide. Elle possède la plus ancienne façade sculptée et décorée de l’art islamique qui nous soit parvenue et constitue un inventaire du répertoire décoratif kairouanais à l’époque aghlabide

La Presse — Il va  sans dire que le niveau culturel de ses habitants s’est  quelque peu estompé, mais cela ne modifie en rien leur caractère fondamental: pieux et attachés à leurs anciennes coutumes. Quant à cette sorte de méfiance dont ils font preuve parfois envers ce qui est, à leur goût, trop moderne, il faut le considérer comme un avantage en cette époque où l’on a  tendance à oublier facilement tradition et patriotisme.

Kairouan n’est certes pas l’exception qui confirme la règle. Toutefois, elle garde parfaitement conscience des obligations qui entraînent l’attachement aux coutumes ancestrales, à la rénovation des lieux de culte et aux mythes qui se sont greffés à l’histoire de la ville où le moderne et le traditionnel cohabitent dans une merveilleuse harmonie.

Et parmi les monuments que les citoyens kairouanais aiment fréquenter tous les jours pour y faire la prière ou pour les faire mieux connaître aux visiteurs, on  pourrait citer la mosquée Ibn  Khayroun ou  des Trois portes.

En effet, c’est l’un des plus anciens témoignages de l’architecture de la Cité aghlabide. Elle possède la plus ancienne façade sculptée et décorée de l’art islamique qui nous soit parvenue et constitue un inventaire du répertoire décoratif kairouanais à l’époque aghlabide.

En outre, l’utilisation de la pierre tendre sculptée a conféré à l’aspect général une  aura de majesté.

La façade est de composition axiale symétrique avec trois portes dont la plus grande est placée au milieu. 

Encadrée de  panneaux à motifs floraux et géométriques composés de feuillets à cinq ou trois lobes ouverts ou repliés, elle est  surmontée d’une écriture coufique attribuant la  fondation à Mohamed Ibn  Khayroun (252H./ 866 J.-C.). La mosquée est  d’une superficie modeste. Elle est composée de trois nefs parallèles au mur de la qibla.

Chacune des deux colonnes supportant le plafond est surmontée d’arts en plein cintre outrepassé.

A l’angle nord-est se dresse un minaret qui fut ajouté à l’époque hafside, comme le prouve la dernière ligne de l’inscription écrite en caractères coufiques et  le minbar, joyau de  l’art ifriqiyen, datant du milieu du IIIe H, IXe siècle J.-C. et constitue la plus ancienne chaire à prêcher musulmane qui nous soit parvenue. 

Dr Mourad Mammah, chercheur et ancien conservateur de la Médina de Kairouan, nous explique dans ce contexte que cette  chaire comprend plus de 300 panneaux en bois de teck indien: «En outre, le richesse de l’ornementation dans laquelle se combinent les influences byzantines et mésopotamiennes, dénote la maturité de l’art kairouanais».

Quant à la maqsoura, elle fut édifiée par le Ziride  Al Mu’izz  au début du XIe siècle et elle permet aux princes et gouverneurs d’effectuer la  prière à l’écart des autres  fidèles. Faite  de  bois de cèdre, elle se distingue par sa belle frise épigraphique,  écrite en coufique fleuri.

Les panneaux se  trouvant au-dessous de cette frise furent complètement restaurés à l’époque ottomane (1075H./1665 J.-C.), ajoute Dr Mammah.

Des ronds-points mal entretenus

Par ailleurs, la ville de Kairouan  compte beaucoup de monuments au niveau des principaux ronds-points qui méritent d’être  mieux entretenus afin qu’ils retrouvent leur éclat et deviennent des lieux d’attraction pour les citoyens et les nombreux visiteurs. 

On citera ainsi le monument du tapis., à l’entrée nord  de la ville, le monument de la Terre du côté de la route de Sousse, le monument du Coran bleu en face de la piscine municipale, l’Astrolabe situé en face de la Mosquée du Barbier et la Cascade des poètes inaugurée par le grand poète Nizar Kabbani lors de  la première session du Festival international  du printemps des arts.

Cette cascade est de nos jours hors d’usage et  vétuste.

En outre, le jet d’eau édifié il y a 14 ans sur la place du Maghreb arabe est devenu un dépotoir d’ordures.

D’autres ronds-points, comme celui où est  placé le grand couscoussier en cuivre à l’entrée sud de la ville, sont dans un état piteux.

Auteur

La Presse

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