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4e édition de « Najaa El Fen » : Un souffle créatif au milieu des dunes 

  • 19 septembre 19:20
  • 5 min de lecture
4e édition de « Najaa El Fen » : Un souffle créatif au milieu des dunes 

Le Festival de création artistique « Najaa El Fen » revient cette année pour sa quatrième édition, toujours au creux des plaines sablonneuses. Les grandes lignes de cet événement unique, tant par sa richesse que par son emplacement, ont déjà été dévoilées. Musique, arts plastiques et rencontres inspirantes… tout est réuni pour une semaine mémorable.

La Presse — Du 21 au 26 octobre, le Sahara de Douz accueillera donc un campement artistique, fidèle à son nom, avec toujours la même vocation : « Quand le Sahara rencontre et fait vivre l’art et la créativité ». Le fondateur et directeur de « Najaa El Fen », M. Ridha Ben Mansour, est professeur universitaire en musique et enseignant à l’Université Lyon 2.

Il est à l’origine de la musique de nombreuses pièces de théâtre, dont « Om el Boldane », récemment présentée au Festival international de Hammamet. Il travaille également sur un livre, L’initiation musicale, à paraître prochainement. 

C’est en artiste et en pédagogue qu’il a conçu cet événement, en puisant dans ses racines bédouines. « Je voulais créer un campement, à la manière du rassemblement des bédouins dans le désert. Quand j’étais enfant, nous vivions en communauté dans des tentes déplaçables. J’ai donc grandi dans un véritable najaa. J’ai transformé ce souvenir d’enfance en un concept artistique », nous a-t-il confié.

Le Centre des stages et des vacances de Douz s’apprête à recevoir les participants et les festivaliers. L’accès au site se fera facilement par transport public depuis le centre-ville. Le nombre d’artistes présents sur place est estimé à 100, et l’événement touchera entre 5000 et 10 000 personnes, selon le directeur.

Le festival ne se limite pas à des concerts musicaux, comme l’a précisé M. Ben Mansour. La musique constitue un composant essentiel du line-up, mais elle n’est pas l’unique focus pour les participants. « Nous accueillerons des artistes et les accompagnerons dans le développement de leurs projets. Le festival s’adresse aussi au grand public en offrant un volet touristique. Ceux qui souhaitent explorer le désert ou observer les ateliers artistiques de près sont les bienvenus. ».

Des appels à participation ont déjà été lancés sur les réseaux sociaux, via la page officielle de « Najaa El Fen » et celle de l’Orchestre Philharmonique des Solistes, leur partenaire pour cette édition. Trois groupes musicaux seront pris en charge, offrant une opportunité unique à ceux qui souhaitent effectuer une résidence artistique en plein désert pour créer, finaliser un projet musical ou préparer un concert ou un album.

Trois ateliers musicaux sont déjà annoncés. Une session de formation à la direction d’orchestre sera animée par le maestro français Patrice Pinero, abordant les techniques du geste et l’analyse des partitions. Un stage de chant et de techniques vocales sera dirigé par Aida Nyati. Un autre atelier sur la musique de films sera assuré par le compositeur Rabii Zammouri. Des diplômes seront remis aux participants.

Une compétition nationale pour les jeunes musiciens est également prévue. « Nous tenons à rappeler la vocation engagée de « Najaa El Fen », souligne M. Ben Mansour qui insiste sur le rôle du festival en tant que plateforme d’échange, de valorisation du patrimoine immatériel et de soutien à la création artistique dans des territoires souvent marginalisés.

La clôture du festival se fera avec un grand concert du célèbre chanteur libanais Marcel Khalifa qui sera accompagné par des musiciens tunisiens sous la direction d’Achref Bettibi. Il est important de noter que les éditions précédentes se sont déroulées en collaboration avec Mohamed Ali Kamoun et Zied Zouari. Un projet « Ramla » est prévu en collaboration avec Zied Zouari et Karim Thlibi pour la direction artistique, comme nous l’a indiqué M. Ben Mansour.

Une projection visuelle sera réalisée en mapping sur les dunes et portera sur des symboles de la culture bédouine. « Nous avons initialement envisagé un court-métrage reproduisant la vie des bédouins, avec une musique jouée en live. Mais, en raison d’obstacles financiers, nous avons dû remplacer cette idée par un autre concept profond qui meublera toute une soirée », a précisé M.Ridha Ben Mansour.

Un grand intérêt sera porté aux arts plastiques. Le festival accueillera l’artiste saoudien Houssein Hebil. Un appel à projets a été récemment lancé pour les plasticiens spécialisés dans les œuvres monumentales destinées aux espaces publics. Les artistes travailleront sur des créations inspirées des éléments du désert, des oasis et de la vie locale. Des activités seront organisées avec les jeunes habitants locaux, en dehors des murs du festival.

Enfin, pour dynamiser la création et approfondir la quête artistique, M. Ben Mansour nous a informés qu’une compétition est prévue. « Les participants seront invités à passer trois jours avec nous dans le désert et à sortir de cette expérience avec une œuvre conçue à partir de l’inspiration puisée sur place».

Loin de se limiter à un rendez-vous festif, ce campement artistique se veut donc une aventure humaine à part entière, en lien étroit avec les richesses culturelles et patrimoniales de la région. Le fondateur ambitionne d’exporter le concept : « L’idée n’est pas spécifique à une ville ou à un pays. Nous serons à Tataouine l’année prochaine et nous envisageons une édition à l’étranger, notamment aux Émirats arabes unis. ».

Plus de détails sur la programmation et les artistes invités seront annoncés prochainement lors de la conférence de presse. Nous y reviendrons.

Auteur

La Presse

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