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Conjoncture économique : Sur une trajectoire nettement plus favorable

  • 23 septembre 18:10
  • 6 min de lecture
Conjoncture économique : Sur une trajectoire nettement plus favorable

La Tunisie est aujourd’hui sur une trajectoire économique nettement plus favorable. L’économie nationale a fait preuve de résilience, affichant des tendances positives depuis le début de l’année 2025, malgré des défis importants.

Les perspectives économiques du pays restent robustes, caractérisées par une inflation maîtrisée, une position extérieure solide, une trajectoire régulière vers l’assainissement budgétaire…

La Presse — La situation économique au premier semestre 2025 présente certaines améliorations et dessine les contours d’un redressement économique plus affirmé. La croissance du PIB connaît une reprise liée essentiellement à celle de l’agriculture, du tourisme et du secteur industriel. La baisse de l’inflation se poursuit et le taux de chômage diminue sauf pour les diplômés du supérieur.

L’évolution de l’investissement est plutôt mitigée. La dynamique des IDE n’est pas accompagnée par la reprise escomptée des entreprises nationales. Néanmoins, et selon les opérateurs économiques, « le déficit courant de la balance des paiements s’aggrave sous l’effet des pressions exercées par les importations pour accompagner la relance de l’activité économique. Deux enjeux majeurs intimement liés : la consolidation de la reprise des exportations notamment industrielles et la stimulation des investissements des entreprises nationales».

Dans ce cadre, des efforts doivent être déployés pour améliorer la compétitivité du produit tunisien, augmenter la productivité, améliorer le climat des affaires et renforcer l’attractivité de l’économie en vue d’assurer une reprise significative de l’investissement et consolider la dynamique que connaissent les IDE.

Ce qui permet d’assurer une croissance soutenue susceptible d’intensifier les créations d’emploi, de réduire de manière durable le taux de chômage, tout en contribuant à l’amélioration des équilibres financiers. 

Les données indiquent que la croissance du PIB, durant le premier semestre 2025, s’est améliorée sous l’effet du développement du secteur agricole et du tourisme et de la reprise relative de la croissance dans le secteur industriel.

Sur le front des prix, l’inflation diminue mais demeure encore élevée pour l’alimentation. Au mois de juin 2025, le taux d’inflation s’élève à 5,4% contre 7 une année auparavant.

Du côté des entreprises nationales, l’investissement ne connaît pas encore de reprise. Elles s’endettent à court terme pour couvrir les besoins d’exploitation et non pas pour l’investissement.

Consolider la reprise des exportations

Selon les comptes nationaux, l’économie tunisienne a enregistré une croissance de 2.4% au cours du premier semestre de l’année en cours. Cette croissance est due à l’augmentation de la valeur ajoutée du secteur agricole de 9.8% et du secteur des services de 1.9%. Elle est due également à la reprise du secteur industriel avec notamment une augmentation de la valeur ajoutée de 10.1% pour l’industrie chimique, de 9.6% pour les industries mécaniques et électriques et la construction et de 39.5% de l’extraction de produits miniers.

En revanche, d’autres secteurs accusent une baisse de la valeur ajoutée. Il s’agit de l’extraction de pétrole et de gaz (-12.3 %), du raffinage de pétrole (-62.3%), aux activités financières et assurance (-5.8%), au textile habillement et cuir (-1.0%).

L’enjeu majeur pour l’économie tunisienne en 2025 est de renforcer la compétitivité et consolider la reprise des exportations notamment du secteur industriel et améliorer l’environnement des affaires pour assurer une reprise significative et durable des investissements.

Notons qu’au cours du premier semestre de 2025, la dynamique enregistrée par les IDE se poursuit avec une augmentation de 40.1%, selon les statistiques financières de la BCT.

Selon l’Instance tunisienne de l’investissement, le total des déclarations d’investissement a augmenté de 16,9 % par rapport à la même période en 2024. Pour ce qui est de l’environnement des affaires, il n’est pas encore favorable pour encourager les sociétés à investir (rigidité du cadre légal, lourdeurs administratives, difficulté d’accès au financement bancaire, gouvernance), tels sont les facteurs dénoncés par les entreprises dans les enquêtes sur le climat des affaires.

Déficit de la balance commerciale

Le déficit de la balance commerciale s’est aggravé sous l’effet du creusement du déficit énergétique. Les résultats des échanges commerciaux de la Tunisie avec l’extérieur aux prix courants durant le premier semestre de l’année 2025 montrent que les exportations ont diminué de 0.6% alors que les importations ont augmenté de 4.3%.

Le déficit commercial augmente de ce fait pour se situer à-9900,5 MD contre-8017,4 MD durant le premier semestre de l’année 2024. Pour les exportations, une relance des exportations du secteur mines, phosphates et dérivés a été enregistrée, moyennant une hausse de 11,2%, du secteur des industries mécaniques et électriques, et, à un degré moindre, du secteur textile, habillement et cuirs (+0,4%).

Par ailleurs, les exportations ont enregistré une baisse dans le secteur de l’énergie de 36,3% sous l’effet de la diminution des ventes des produits raffinés (245,6MD contre 950,4 MD), ainsi que le secteur des industries agroalimentaires de 19,1% à la suite de la baisse de la valeur des ventes d’huile d’olive (2346,6 MD contre 3406 MD).

Amélioration des indicateurs budgétaires 

Les derniers chiffres relatifs à l’exécution du budget de l’Etat ont fait ressortir un excédent de 2 milliards de dinars, en hausse de 74 % par rapport à la même période en 2024. Cette performance repose essentiellement sur une hausse des ressources budgétaires de 3,9 %, avec une augmentation des recettes fiscales de 7,7 %. 

Les dépenses budgétaires sont restées quasiment stables à 10,3 milliards de dinars, en recul de 0,6 %. Le service total de la dette publique a grimpé de 26 %, pour atteindre plus de 9 milliards de dinars, dont 57 % sont liés à la dette extérieure (5,2 milliards de dinars).

Par ailleurs, les indicateurs monétaires au premier semestre 2025 sont marqués par l’effet de la mise en œuvre de la nouvelle réglementation des chèques.

Ainsi, les billets et monnaie en circulation progressent de 7.9% sur un an. Cette hausse s’explique, entre autres, par la promulgation de la loi sur les chèques qui a réduit considérablement le recours à ce moyen de paiement.

Auteur

La Presse

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