gradient blue
gradient blue
Economie

Institut national de la statistique : Les prémices d’une embellie économique

  • 26 septembre 18:00
  • 4 min de lecture
Institut national de la statistique : Les prémices d’une embellie économique

En attendant les réformes structurelles annoncées par le gouvernement tunisien, des signaux positifs ont été enregistrés au terme des 8 premiers de l’exercice 2025. Ces signaux concernent plusieurs domaines, dont le commerce extérieur, le tourisme, l’inflation, etc.

La Presse — Selon les chiffres de l’Institut national de la statistique (INS), le taux de couverture des importations par les exportations jusqu’au mois d’août, malgré une légère baisse par rapport à l’année dernière (73,9% contre 77,7% en 2024), est resté supérieur au seuil symbolique de 70% pour la troisième année consécutive.

L’analyse par groupe de produits de l’INS montre, par ailleurs, une augmentation « au niveau des importations des biens d’équipement de (+17,4%) et des matières premières et demi-produits de (+7,5%) », ce qui reflète une certaine reprise des investissements et une potentielle amélioration des exportations au cours des prochains mois.

En contrepartie, une baisse significative de 13,8%  a été enregistrée au niveau des importations des produits énergétiques par rapport à la même période de l’an dernier. Notons, par ailleurs, que la balance commerciale de la Tunisie était toujours, structurellement, déficitaire, ledit déficit étant comblé par les recettes touristiques et les transferts des Tunisiens établis à l’étranger.

Là aussi, des indicateurs positifs ont été enregistrés. Les chiffres officiels font état de 5,75 milliards de dinars de recettes touristiques jusqu’au 10 septembre courant, soit une hausse de 8,69% par rapport à la même période de 2024. Aussi, les transferts des Tunisiens résidant à l’étranger ont atteint 6,03 milliards de dinars, enregistrant une hausse de 8,4% par rapport à la même période de 2024.

En conséquence, les réserves en devise se sont quasiment stabilisées, couvrant au 22 septembre courant 108 jours d’importation.

Signes précurseurs d’une reprise

Le contexte étant tel, l’agence de notation Fitch Ratings a révisé la note souveraine de la Tunisie à la hausse : de «CCC+» à « B- », assortie d’une perspective stable. 

Il y a une année, la même agence avait revu la note de la Tunisie à la hausse de « CCC- » à « CCC+ », ce qui permet de déduire un inversement de tendance après un cycle morose marqué par la sécheresse, la hausse des cours des matières premières à cause des guerres et de la Covid.

Selon Fitch, dont l’appréciation évalue la solvabilité extérieure du pays, « cette amélioration reflète une consolidation continue de la position extérieure de la Tunisie, avec des déficits courants (CAD) plus faibles, des investissements directs étrangers (IDE) nets résilients et des décaissements de partenaires multilatéraux et bilatéraux, qui contribuent à la résilience des réserves internationales et soutiennent une liquidité extérieure suffisante ».

Cela étant, la question qui se pose désormais est la suivante : ces indicateurs constituent-ils des signes précurseurs d’une reprise économique en Tunisie, ou faut-il plutôt rester prudent jusqu’à ce que la tendance se confirme, sachant que le commun des Tunisiens, qui s’intéresse peu aux indicateurs économiques, aspire toujours à une amélioration de son pouvoir d’achat et à des conditions de vie plus confortables.

Sur ce plan, l’INS affiche une tendance baissière de l’inflation qui a été ramenée progressivement à 5,2%, fin août dernier, après un pic à deux chiffres enregistré en 2023. Cette tendance baissière devrait se poursuivre au cours des prochains mois, selon l’Observatoire national de l’approvisionnement et des prix (voir La Presse du dimanche 21 septembre 2025).

Le Gouvernement, qui oriente d’ores et déjà ses choix et son action sur la recherche d’un juste équilibre entre la croissance économique et la justice sociale, demeure, de l’avis de nombreux experts, vulnérable aux chocs extérieurs, dont la volatilité des cours des matières premières et la baisse de la demande sur les marchés classiques. Un effort devrait être déployé par tous les acteurs afin de consolider une embellie qui a déjà montré ses prémices et profiter, le moment venu, d’une éventuelle amélioration de la conjoncture internationale.

Auteur

La Presse

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *