«Du Alif à la Zain» à La Casa Árabe de Madrid : La lettre arabe à l’honneur
L’usage de l’arabe dans l’art y devient un outil d’interrogation critique et universelle: les lettres se transforment en gestes affirmant une position culturelle, les mots se déploient comme des déclarations sociales ou politiques, et le design ouvre de nouveaux terrains de dialogue.
La Presse — La Casa Àrabe de Madrid abrite depuis le 25 septembre une exposition dédiée à la calligraphie arabe avant-gardiste. Nommée en espagnol «Del Alif A la Zain» (Du Alif à la Zain), l’exposition réunit dix artistes de pays arabes et de la diaspora dont les œuvres mettent en lumière la polyvalence et la richesse de la représentation arabe contemporaine.
Il est à noter que la Casa Árabe de Madrid est une institution publique espagnole créée en 2006 sur le modèle de l’Institut du monde arabe à Paris. C’est un centre culturel et de recherche sur le monde arabe et musulman ainsi que sur l’histoire espagnole d’Al-Andalus.
Curatée par Toufik Douib, l’exposition — visible jusqu’au 30 janvier— met à l’honneur la vitalité créative et l’évolution de la langue arabe dans la culture contemporaine, tant dans la région Mena que sur la scène internationale.
Si la calligraphie demeure sa référence visuelle emblématique, les artistes contemporains s’aventurent de plus en plus au-delà des formes traditionnelles, explorant le lettrage poétique, la typographie radicale et des esthétiques hybrides en perpétuelle réinvention.
L’usage de l’arabe dans l’art y devient un outil d’interrogation critique et universelle : les lettres se transforment en gestes affirmant une position culturelle, les mots se déploient comme des déclarations sociales ou politiques, et le design ouvre de nouveaux terrains de dialogue.
Commissaire d’exposition et directeur artistique algérien, Toufik Douib explore dans son approche curatoriale les identités maghrébines et algériennes sous des perspectives contemporaines et éclectiques, reliant des artistes issus de la diaspora aux scènes créatives d’Orient et d’Occident.
Pour cette exposition, il réunit les artistes : Hamed Abdullah, Idriss Azougaye, Nasreddine Bennacer, Akram Idris, Anissa Lalahoum, Mosa One, Shareef Sarhan, Bahia Shehab, Sarah Smahane et le Tunisien Haythem Zacharia.
Ce dernier vit et travaille en France. Son travail est inpsiré par la spiritualité et la cosmogonie.
Ses recherches visent à créer des conjonctions entre différentes disciplines (sociologie, théologie, économie ou ethnographie). Artiste transdisciplinaire, il explore de nouvelles méthodes de création pour tenter de représenter des figures archétypales et utilise une variété d’outils et de techniques: des nouvelles technologies (programmes interactifs, installation, etc), ainsi que des mediums plus classiques (photographie, vidéo, dessin, sculpture etc.).
Ses œuvres formellement minimalistes se déploient comme des partitions visuelles, offrant à l’œil attentif une complexité de strates. Il prendra part également à l’exposition «Made with Your Magic–First Movement, Tunis» dans le cadre du Dream City 2025, qui se tiendra du 3 au 9 octobre prochain.