Il existe des bus spéciaux pour le transport des élèves et des étudiants. Malgré les efforts déployés pour répondre à une forte demande, l’offre reste toujours limitée. Faut-il alors penser à mobiliser des bus de ramassage propres à chaque université, à commencer par les universités du Grand Tunis ?
La Presse — On est à environ 300 millions de voyageurs/an dans les différents moyens de transport public. Cela concerne aussi bien les sociétés régionales que la Sncft, le métro du Sahel ou la Transtu.
Difficultés de déplacement
Ces effectifs ne cessent d’augmenter chaque année à la cadence de 10% environ.
La part de la population scolaire et universitaire est loin d’être négligeable. En effet, rien que cette saison, on s’attend à près de 400.000 voyageurs scolaires et universitaires. Autrement dit, ils accaparent plus de la moitié de l’offre.
Cette année, les différentes sociétés ont annoncé la mise à disposition de 65% de leurs parcs en faveur des élèves et des étudiants.
En d’autres termes, il s’agit de 2.743 bus contre 2.479 l’année dernière.
Ce passage en revue de cette offre importante ne cache pas ce que l’on pourrait considérer comme un dysfonctionnement.
Il n’en demeure pas moins qu’en dépit des grands efforts déployés chaque année de la part des intervenants, il y a toujours des insuffisances à relever.
D’où l’idée de doter les universités, elles-mêmes, de leur propre réseau de transport. Du moins les universités du Grand Tunis. En effet, les étudiants éprouvent toutes les difficultés à se déplacer de leur lieu de résidence vers l’institut, l’école supérieure ou la faculté où ils sont inscrits.
Les moyens de transport qui existent n’offrent pas la souplesse souhaitée. Pour parcourir une distance de moins de 20 km, ils doivent parvenir à combiner plusieurs moyens (bus, métro, bus, etc.).
Ce qui fait qu’ils mettent plus de deux heures pour aller et autant pour revenir de leur lieu de résidence vers l’institution d’enseignement. Dans de nombreux cas, cette possibilité n’existe pas. Ils consacrent de l’énergie et du temps dans des déplacements épuisants. Ce qui ne manque pas d’impacter leur cursus universitaire.
Location ou covoiturage
Sur un autre plan, les bus spéciaux ne répondent pas à leur demande. Souvent, ces bus roulent avec quelques personnes à bord. Les raisons sont multiples. Les horaires de départ ne coïncident pas avec les heures de sortie des cours ou d’entrée. De plus, les fréquences de ces bus spéciaux sont limitées.
C’est ainsi que des étudiants poursuivant leurs études à quelques dizaines de kilomètres de leurs maisons sont contraints de parcourir la distance en cherchant le moyen le plus pratique et le moins compliqué pour arriver à leur établissement d’enseignement. Nous parlons ici des étudiants qui ont la chance de ne pas avoir été affectés trop loin de chez eux.
Certains trouvent des solutions plus ou moins originales mais fort coûteuses.
Ils recourent, alors, à la voiture de leurs parents, voire leur propre voiture, pour se déplacer en covoiturage avec d’autres camarades de la même ville et étudiant au même endroit. Du coup, ils parviennent tant bien que mal à se débrouiller.
D’autres, par contre, cherchent un logement à proximité de leur institution universitaire pour éviter les longs déplacements quotidiens.
Mais ces loyers sont, bien sûr, très élevés.
D’où la suggestion que nous formulons à l’adresse du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (Mesrs) et à celui du Transport. Celle-ci consiste en le lancement d’un programme permettant de doter chaque université (du moins celles dont les étudiants résident dans un périmètre ne leur permettant pas une mobilité normale) de ses propres moyens de transport.
De la sorte, les étudiants concernés pourront les emprunter. Grâce à la base de données géographiques en possession de ces universités, il sera possible de connaître le nombre d’étudiants se situant dans ce périmètre et leur proposer le moyen de transport adéquat.
L’idée mérite d’être creusée et on compte sur la compréhension des parties concernées pour concrétiser un tel objectif avec l’ouverture d’esprit souhaitée.
Il suffirait de trouver la meilleure formule pour atténuer le calvaire qu’endure une bonne partie de nos étudiants et, en particulier, les non-boursiers. Et même s’ils sont boursiers ou le seront éventuellement dans les prochains mois, les difficultés sont quasiment insurmontables.