Cinquième édition des RDV de l’emploi : Affluence remarquable des jeunes candidats
L’affluence des jeunes était remarquable, hier, au siège de l’Utica, à l’occasion de la cinquième édition des Rendez-vous de l’emploi, qui se tient les 2 et 3 octobre à l’initiative de Keyjob, première plateforme d’emploi en Tunisie, avec une base de plus de 450.000 CV et 40.000 entreprises.
La Presse — L’événement offre aux candidats l’opportunité d’entrer directement en contact avec les recruteurs, aux entreprises de «chasser des têtes», grâce à un espace organisé sous forme d’exposition, mais aussi de réfléchir sur les principales problématiques liées à l’emploi à l’ère de l’intelligence artificielle, grâce à des panels thématiques donnant la parole à plusieurs types d’intervenants, dont des entreprises d’envergure, des experts, des gestionnaires de ressources humaines, désormais appelés «Talents managers» au sein de nombreuses entreprises «up to date».
Pas moins de 18.000 inscriptions ont été enregistrées en ligne selon les organisateurs qui ont choisi «Les nouveaux métiers» comme thème pour cette 5e édition, sur fond d’évolution rapide du marché de l’emploi à l’ère du numérique et du haut débit.
Il y a nouveaux métiers, certes, mais aussi de nouvelles approches et de nouvelles exigences, nécessitant des innovations de la part de tous les intervenants : candidats, entreprises, administration, structures d’appui, etc. La problématique a été évoquée lors du premier panel de la première journée de l’événement.
Selon les chiffres officiels, cités par Lilia Makhlouf, directrice générale au ministère de l’Emploi, un tiers (1/3) des jeunes (diplômés ou non) ne font rien de leurs jours, parmi lesquels 3% uniquement suivent une formation, ce qui représente une énergie perdue dont l’économie ne peut pas bénéficier, un manque à gagner pour les entreprises et beaucoup de temps perdu pour les diplômés.
Les experts intervenant à cette occasion, dont Mounira Bouzouita, Saoussen Krichen et Ihsen Ben Mansour, admettent l’existence d’un manque de communication.
Les candidats ne savent pas écrire leurs compétences, les entreprises, non plus, n’expriment pas convenablement les qualifications requises. Du coup, ni le candidat ni l’entreprise n’arrivent à se connecter pour évoluer ensemble. D’où la nécessité, pour les deux parties, d’être accompagnées pour établir la synchronisation souhaitée.
L’on souligne également qu’obtenir un diplôme ne permet pas automatiquement de décrocher le meilleur emploi, car les choses évoluent rapidement, les besoins en compétences changent, nécessitant une agilité permanente et une réactivité continue pour réaliser les objectifs de croissance pour l’entreprise et l’épanouissement professionnel et personnel pour l’employé.
Là aussi, l’on souligne la nécessité d’innover pour anticiper les évolutions sur le marché et non pas subir l’évolution avec des réactions tardives.
Avoir son diplôme d’accord, acquérir des compétences recherchées sur le marché de l’emploi et ne jamais cesser d’évoluer en apprenant toujours de nouveaux savoirs, des savoir-faire et des savoir-être, ce que les recruteurs qualifient de «behavour skills», est désormais le schéma idéal non seulement pour obtenir un emploi, mais aussi pour évoluer et rester toujours au top…
Selon Lilia Makhlouf, le ministère de l’Emploi a déjà mis en place des mécanismes, des outils et des formations complémentaires, pour que les jeunes diplômés puissent acquérir des compétences supplémentaires demandées par le marché de l’emploi.
Elle a également annoncé le lancement prochain d’un programme national d’accompagnement des demandeurs d’emploi potentiels dès leur jeune âge à l’école, afin d’évaluer leurs aptitudes et les développer depuis l’école, le lycée et l’université.
«Nous avons tous les outils nécessaires pour savoir ce qui se passe dans le monde. Ce dont nous avons besoin, c’est un suivi, une veille et une communication», a plaidé l’experte Mounira Bouzouita en conclusion.