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Tribune : Une seule Chine: la Résolution 2758 ne saurait être ni déformée ni contestée

  • 5 octobre 17:30
  • 11 min de lecture
Tribune : Une seule Chine: la Résolution 2758  ne saurait être ni déformée ni contestée

Par S.E.M. WAN Li *

Une seule chine

Il n’existe qu’une seule Chine dans le monde. Taïwan est une partie inaliénable du territoire chinois depuis l’Antiquité.

Le gouvernement de la République populaire de Chine est le seul gouvernement légal représentant l’ensemble de la Chine.

La Résolution 2758 de l’Assemblée générale des Nations unies (Agnu), adoptée en 1971, stipule explicitement: «L’Assemblée générale, décide le rétablissement de la République populaire de Chine dans tous ses droits et la reconnaissance des représentants de son gouvernement comme les seuls représentants légitimes de la Chine à l’Organisation des Nations unies (ONU), ainsi que l’expulsion immédiate des représentants de Tchang Kaï-chek du siège qu’ils occupent illégalement à l’ONU et dans tous les organismes qui s’y rattachent». 

La Résolution 2758 de l’Agnu est un document politique englobant le principe d’une seule Chine dont la pratique internationale a pleinement confirmé la validité juridique. Ainsi, la Résolution 2758 ne saurait être ni déformée ni contestée.

Pourtant, quelques pays remettent en cause la Résolution 2758 de l’Agnu et prétendent, à tort, que cette Résolution «n’approuvait pas, n’équivalait pas ou ne reflétait pas un consensus international sur le principe d’une seule Chine».

Ils mettent, aussi, l’accent sur le soi-disant statut indéterminé de Taïwan. Ces remarques absurdes déforment les faits et l’histoire et foulent aux pieds le droit international et les normes fondamentales des relations internationales. En répondant à certaines questions, je vais exposer, ci-après, la portée juridique étendue et l’autorité de la Résolution 2758 de l’Agnu, ainsi que son impact politique dans la pratique des relations internationales.

Quelle question l’Agnu a-t-elle réglé par la Résolution 2758 ?

L’ONU a été fondée en 1945, avec la Chine comme membre fondateur et l’un des membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies. En 1949, le gouvernement de la République populaire de Chine a été établi, remplaçant le gouvernement de la République de Chine, en tant que seul gouvernement légal représentant l’ensemble de la Chine.

Il s’agissait d’un changement de gouvernement sans modification du statut de la Chine en tant que sujet de droit international. La souveraineté et le territoire de la Chine n’ont connu aucun changement. De ce fait, le gouvernement de la République populaire de Chine a toute la légitimité d’exercer l’intégralité de sa souveraineté, y compris sur la région de Taïwan.

Au sein du système de l’ONU, il était tout à fait légitime que le gouvernement de la République populaire de Chine nomme des représentants pour participer aux travaux de l’Agnu et de ses organes connexes, expulsant les représentants des autorités taïwanaises qui ne pouvaient plus représenter le peuple chinois.

Cependant, en raison de l’ingérence du gouvernement des États-Unis, le siège de la Chine à l’ONU a été illégalement occupé pendant longtemps par les autorités taïwanaises.

Dans les années 1960, avec la montée en puissance du statut international de la Chine et l’entrée continue de nombreux pays nouvellement indépendants d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine à l’ONU, les États-Unis ont eu de plus en plus de difficultés à empêcher la République populaire de Chine de récupérer son siège légitime à l’ONU. 

Selon le dicton bien connu : «Une cause juste bénéficie d’un soutien abondant tandis qu’une cause injuste trouve peu». Le 25 octobre 1971, la 26e session de l’Agnu a adopté la Résolution 2758 à une majorité écrasante. Pour le peuple chinois, il s’agissait d’une justice tardive, qui résolvait, toutefois, complètement la question de la représentation de toute la Chine, y compris Taïwan, à l’ONU.

Il convient tout particulièrement de noter qu’un large éventail de pays amis, dont la Tunisie, ont voté en faveur de la Résolution. Cela démontre pleinement l’amitié profonde et durable qui lie la Chine et la Tunisie, ainsi que leur honorable tradition de soutien mutuel sur les scènes multilatérales.

Quelle est la portée historique de la Résolution 2758 de l’Agnu ?

L’importance historique de la Résolution 2758 de l’Agnu réside dans le fait qu’elle est le résultat des efforts collectifs de tous les pays épris de paix et qui défendent la justice dans le monde entier. Cela signifiait que le peuple chinois, qui représente un quart de la population mondiale, était revenu sur la scène des Nations unies, faisant de l’ONU, véritablement, l’organisation intergouvernementale internationale la plus universelle, représentative et faisant autorité dans le monde. C’est une victoire pour le peuple chinois et pour les peuples du monde entier. Ces faits ont une signification importante et un impact profond pour la Chine mais aussi pour l’ensemble de la communauté internationale.

Le rétablissement du siège légitime de la Chine au sein de l’ONU a ouvert un nouveau chapitre dans la coopération entre les deux parties. Depuis plus de 50 ans, la République populaire de Chine a toujours assumé et rempli ses responsabilités et missions en tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, défendu la Charte et les principes des Nations unies, sauvegardé l’autorité et le statut de l’ONU.

La Chine a soutenu l’ONU dans son rôle clé dans les affaires internationales, pratiqué le multilatéralisme et approfondi la coopération avec l’ONU. Elle a apporté des contributions significatives au maintien de l’équité et de la justice internationales, à la promotion de la paix et du développement dans le monde entier, tout en veillant au renforcement de la coopération amicale entre les pays et à la promotion de la cause du progrès humain. 

Quelle est la relation entre la Résolution 2758 de l’Agnu et le principe d’une seule Chine?

Le principe d’une seule Chine comprend trois aspects : il n’existe qu’une seule Chine dans le monde, Taïwan fait partie intégrante du territoire chinois et le gouvernement de la République populaire de Chine est l’unique gouvernement légal représentant toute la Chine. 

Le principe d’une seule Chine est la prémisse et le fondement politique de la Résolution 2758 de l’Agnu tandis que la Résolution confirme solennellement et incarne pleinement le principe d’une seule Chine. La Résolution indique clairement qu’il n’y a qu’une seule Chine dans le monde et que la région de Taïwan n’est pas un pays mais bien une partie intégrante de la Chine.

La Résolution confirme, aussi, que la Chine ne dispose que d’un seul siège à l’ONU puisque le gouvernement de la République populaire de Chine est le seul représentant légitime de toute la Chine, y compris la région de Taïwan. Il est clair qu’il n’y a pas «deux Chine» ou «une Chine, un Taïwan». 

Après l’adoption de la Résolution 2758, tous les documents officiels des Nations unies faisaient référence à Taïwan comme «Taïwan, province de Chine». Il a été clairement indiqué dans les avis juridiques officiels du Bureau des affaires juridiques du Secrétariat de l’ONU que «les Nations unies considèrent ‘Taïwan’ comme une province de la Chine sans statut distinct et que les ‘autorités’ de ‘Taipei’ ne sont pas considérées comme … jouissant d’un quelconque statut gouvernemental». C’est la position constante de l’ONU, qui est bien documentée. 

L’adoption de la Résolution 2758 a eu un impact politique large et profond sur la pratique des relations internationales, qui a effectivement fait du principe d’une seule Chine une norme fondamentale des relations internationales et un consensus dominant dans la communauté internationale. A ce jour, 183 pays ont établi et développé des relations diplomatiques avec la Chine sur la base du principe d’une seule Chine. 

Quelle est la relation entre la Résolution 2758 de l’Agnu et les documents juridiques internationaux tels que la Déclaration du Caire et la Proclamation de Potsdam ? 

En ce qui concerne l’affirmation du principe d’une seule Chine, la Résolution 2758 de l’Agnu est conforme à l’esprit des documents juridiques internationaux tels que la Déclaration du Caire et la proclamation de Potsdam. Le 1er décembre 1943, les gouvernements de la Chine, des États-Unis et du Royaume-Uni ont publié la Déclaration du Caire, qui stipulait que les trois alliés avaient pour objectif de restituer à la Chine tous les territoires que le Japon avait volés, tels que le nord-est de la Chine, Taïwan et les îles Penghu.

La Proclamation de Potsdam, signée en juillet 1945 par la Chine, les États-Unis et le Royaume-Uni et rejointe ultérieurement par l’Union soviétique, a réaffirmé que «les termes de la Déclaration du Caire seront appliqués». En septembre 1945, le Japon a signé les Actes de capitulation, dans lesquels il s’engageait à «remplir fidèlement les obligations énoncées dans la Proclamation de Potsdam».

Ces documents juridiques internationaux, y compris la Déclaration du Caire, la Proclamation de Potsdam et les actes de capitulation du Japon, ont confirmé la souveraineté de la Chine sur la région de Taïwan. Ces documents sont les grandes réalisations de la Guerre mondiale antifasciste et constituent un élément important de l’ordre international d’après-guerre. La restitution de la région de Taïwan à la Chine par le Japon démontre une reconnaissance sans équivoque de la souveraineté de la Chine sur la région de Taïwan. 

En 2024, le Président de la République tunisienne Kaïs Saïed a effectué une visite d’État en Chine, au cours de laquelle les deux parties ont publié la Déclaration conjointe sino-tunisienne sur l’établissement d’un partenariat stratégique. Dans la Déclaration, la partie tunisienne a souligné son adhésion à la Résolution 2758 de l’Agnu, démontrant, une fois de plus, son engagement indéfectible envers le principe d’une seule Chine.

Les deux parties sont fermement attachées à l’esprit de la Déclaration et s’apportent mutuellement un soutien sur les questions relatives à leurs intérêts fondamentaux et à leurs principales préoccupations. La Chine continuera également à soutenir la Tunisie pour que le pays emprunte la voie du développement conformément à ses propres conditions nationales. 

La province de Taïwan fait partie intégrante du territoire chinois. C’est une réalité historique indéniable confirmée par l’évidence des faits et factuelle. L’adhésion au principe d’une seule Chine correspond à l’orientation de l’opinion mondiale et à l’arc de l’histoire et implique les intérêts nationaux les plus importants.

Cette année marque le 80e anniversaire de la victoire de la Guerre mondiale antifasciste. La Chine entend travailler avec la Tunisie à défendre l’équité et la justice internationales, préserver résolument les acquis de la victoire de la Seconde Guerre mondiale et sauvegarder le système international centré sur les Nations unies, l’ordre international fondé sur le droit international et les normes fondamentales régissant les relations internationales sur la base des buts et principes de la Charte des Nations unies, afin de propulser l’humanité vers un avenir meilleur.

 

* W.L.
Ambassadeur de Chine en Tunisie

 

N.B. : L’opinion émise dans cette tribune n’engage que son auteur. Elle est l’expression d’un point de vue personnel.

Auteur

La Presse